Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

46 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJUS principauté, puisqu'on veut que la famille de Grasse y ait déjà exercé sa domination à l'Apoque de la naissance de sainte Maxime, il est nécessaire de rechercher l'origine de cette maison puissante, afin de savoir si, en lui attribuant la seigneurie de Callian à une époque si reculée, on ne tombe pas dans un anachronisme grossier. Or, le cartulaire de Lérins nous fait connaître le nom du seigneur de Callian au XIe siècle. C'est Hugues, appelé prince de Callian dans les vieilles ehartes, parce qu'il avait sous sa juridiction plusieurs villages des environs dont la rAunion for– mait la principauté nu Callianais. ous voyons ce seigneur faire à l'abbaye de Lérins, de 1030 à 1048, plusieurs donations impor– tantes, avec sa femme Ermengarde (1). Mais cet Hugues appar– tenait-il à la famille de Grasse? Le cartulaire n'y fait aucune allusion. Bien plus, il mentionne dans dix chartes, au moins, des membres de cette famille et nous n'y trouvons pas une seule fois le nom du prince de Callian (2): preuve évidente qu'au XIe siècle aucune relation n'existait encore entre ces deux maisons. Ainsi la famille de Grasse n'a pu donner le jour à sainte Maxime. Dira-t-on que, les seigneurs de Grasse ayant contracté plus tard des alliances matrimoniales avec ceux de Callian, cette (1) Carlu/. de Lérins, ch. 34, 31, 38. Antelmy se trompe en faisant de cette Ermengarde la fille du comte de Provence, Guillaume 1 er , le vainqueur des Sarrasins. Ermengarde élait fille de Guillaume Ill, dit Taillefel', I:omte de Toulouse. (1rt. de vértfier les dates, t. X, p. 39;'. \ (2) Carlul. de Lé1'ins, ch. 71, 7R, 83, 9~, 93,99,114,124,132,288,290 e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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