Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU Vie AU XIIIe SIÈCLE 37 Personne ne sera étonné de cette fiction ridicule, quand on saura que Raymond J:1'éraud en est le père. Déjà, ce Inoine troubadour avait fait de sainte Marguerite la sœur de saint Honorat; c'est maintenant sainte Maxime qui devient J sous sa plume fantaisiste, la sœur de saint Trofez. Les rapports imaginés par le poète provençal entre ces deux saints et la sœur qu'il leur donne sont les mêmes. Tous les deux habitent une cellule à proximité de leur sœur; tous les deux sont distraits de leur contenlplation céleste par des visites trop fré– quentes que les liens du sang semblaient autoriser; tous les deux aussi conj urent le Seigneur de Inettre entre eux et leur importune voisine un obstacle infranchissable: voilà qu'un beau Inatin, les lieux de retraite d'Honorat et de Mar'guerite sont séparés entre eux par un large détroit, tandis que entre Tropez et l\1axime) il n'y a que la distance d'un golfe. Maxin1e, cepen– dant, est Inoins punie que Marguerite, car elle pourra encore voir son frère, en faisant un circuit un peu plus long. Avouons que, dans un poème, cette légende ne Inanque pas de grâce, mais elle ne méri le pas que l'historien s'y arrête. Pourtant, dans sa vie de saint Léonce qui, comme nous l'avons déjà dit, n'est qu'un tissu d'anachronismes et d'absurdités, le P. Louis Dufour n'hésite pa~ à voir dans sainte Maxime la sœur de saint TrolJez. Voici COlnlnent il s'exprilne au chapitre Ve de son li vre: « Je croirais volontier:3 que sainte Maxime est née dans le diocèse de Fréjus et qu'elle y a été élevée (comine semble me le persuader la modestie commune aux vierges; car ces saintes filles sont heureuses de vivre sur le sol où elles sont nées, elles trouvent leurs délices dans la solitude de leur maison e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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