Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

32 ~ A ~ LES EVEQUES DE FREJUS donner en entier le corps de notre père, donnez-nous, au moins, le bras qui a guéri notre sœur». Devant une proposition si sage, toules les difficultés s'aplanirent. Le corps du saint martyr resta au monastère de Lérins et son bras droit devint le précieux trésor de la communauté d'Arluc. Bientôt ]e culte de saint Aigulphe gagna les contrées voisines: des chapelles lui furent consacrées sur divers points. La plus célèbre, de nos jours, est celle qui s'élève non loin de la mer, à l'extrémité de la paroisse de Roquebrune, près du cap qui porte le nom du saint martyr. Ce sanctuaire est, chaque an1?-ée, le premier jeudi de septembre, le centre d'un pèlerinage. On y vient aussi en foule des paroisses voisines pendant les grandes séeheresses, et, si la confiance du peuple en saint Aigu]phe est encore si inébranlable, c'est que toujours, après une procession faite à la chapelle, une pluie bienfaisante inonde les calnpagnes et sauve les récoltes menacées. Saint Aigulphe est encore exaucé pour le mal des yeux aux environs de Grasse, dans la chapelle de Notre-Dame du Brusc, sans doute à cause du prodige qu'il opéra sur Glauconie. On vénère dans ce sanctuaire une statue très- ancienne du saint martyr, autour de laquelle sont appendus de nombreux eœ-voto. Quant aux reliques de saint Aigulphe, Baillet prétend qu'elles furent transférées à Fleury, lors de l'invasion des Sarrasins en Provence; qu'à l'époque des incursions des Normands, elles furent portées dans une petite église de Provins, dédiée à saint Médard, où fut ensuite construit un monastère J sous le nom du saint martyr, monastère qui devint un prieuré de Bénédictins, uni à la congl~égation de Saint-Vanne. Ces reliques, toujour e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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