Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIU e SIÈCLE 31 fussent abandonnés sur une île déserte; Ii.icomir et Angarisme résolurent de les transférer à Lérins. Dès que la saison le per– mit, on affréta plusieurs navires. Les corps des saints luartyrs furent trou vés intacts, cornrne s'ils eussent expiré la veille, à l'endroit même où ils étaient tornbés. On les plaça avec le plus grand respect dans les bar'ques; un moine, dont le bras droit était paralysé, en recouvra l'entier usage, dès qu'il eut essayé de soulever ces précieux fardeaux, et, pendant la traversée, il s'exhalait des navires une odeur si suave qu'on les aurait crus chargés de parfums et de fleurs. Pendant ce temps, les religieuses d'Arluc, toujours en vedette sur la tour du luonastère, virent un jour les navires revenir. Aussitôt elles quittent leur pieuse retraite et accourent à Lérins. Elles se précipitent avec ardeur, Angarisme à leur tête., sur les saintes reliques, et bientôt la joie la plus vi ve a succédé à leur douleur. Une religieuse frappée de cécité ~ nOlnn1ée Glauconie, avait voulu suivre ses sœurs; elle se fait conduire près du corps de saint Algulphe, saisit son bras droit, l'embrasse à plusieurs reprises et soudain, à ce contact sacré, son infirluité disparaît. A la vue de ce miracle, Angarisme réclalue pour son Inonas– tère le corps de saint Aigulphe. Ricomir sJy oppose: « Il ne convient pas, dit-il, de séparer un père de ses enfants. - C'est vrai, reprit Angarisme, mais il a été mon père avant. d'être le vôtre: dès le berceau, il a formé mon âme par ses sages conseils; toujours il mJa regardée comme sa fille, c'est sur son ordre que j'ai quitté la France et j'ai dit adieu à Ina famille pour ne pas mJéloigner de lui. Mais si vous ne pouvez, ajouta-t-elle, nous e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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