Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

---- ------------------------ 26 ~ A ~ LES EVEQUES DE FREJUS le .glorieux saint Benoit lui eut rendu la vue. La foi de cet homme fut récompensée par un nouveau miracle. On était arrivé au terrno du voyage. ~1ummol et ses religieux, escortés par une foule ilninense accourue de tous les points du pagus Aurelianensis, vinrent peocessionnellement recevoir le dépôt sacré, au chant des hyn1nes saints et au milieu de l'allé– gresse universelle. Cependant une députation de la ville du Mans, qui attendait depuis quelques jours l'arrivée des voya– geurs, se présenta officiellement pour réclan1er le corps de sainte Scholastique. Aigulphe essaya vainement d'éluder la requête. Il dut céder à la vivacité de leurs instances. Mais on craignait, avec raison, de ne pouvoir distinguer les sselnents confondus et mêlés dans la 111ême corbeille. Or, vers le Ina tin deux pauvres fan1illes du voisinage vinrent présenter à l'église, pour y être inhun1és, les cercneils d'un petit gdrçon et d'une petite fille. Cette circonstance parut providentielle. Le corps inanimé du. petit garçon fut déposé sur les plus grands osse– Inents qui avaient été séparés des autres. A peine les eut-il touchés, qu'à l'instant mêlne il ressuscita. Le corps de la petite fille, approché des OSSelTIents de lTIoindre dimension, fut égale- • ment rendu à la vie. Des larlnes de joie, des acclalnations Inon- tant jusqu'aux cieux saluèrent cette double résurrection, qui dissipait toutes les incertitudes. Les députés du Mans transpor– tèrent dan~ leur pays le corps de sainte Scholastique. Le pieux pontife Bérarius (saint Bérar) l'inhulna dans l'église d'une cOlnmunauté de vierges, qu'il fit construire en son honneur entre les remparts de la ville et la ri vière de la Sarthe. Les ossements de saint Benoit furent déposés dans un rnagnifique e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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