Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

24 .1 A LES EVEQUES .1 FREJUS admirable s'approcha de lui, et sÏntéressant à sa douleur: « D'où êtes-vous ~ demanda-t-il, et que venez-vous faire en ces lieux') » Aigulphe répondit à la première question, mais craignant de compromettre le succès de son entreprise, il garda le silence sur le véritable but de son voyage. « Pourquoi, reprit le vieillard, ne m'a vouez-vous pas votre secret ~ Ne craignez rien, ayez confiance en moi, peut-être ne vous serais-je pas inutile. » Aigulphe, rassuré par la physionomie douce et gra ve de l'in– connu., lui raconta le motif qui l'avait amené des Gaules en Italie. Alors le vieillard, les yeux fixés en terre: « Quelle réCOlTIpenSe lTIe donnez-vous, dit-il, si je vous découvre le trésor que vous cherchez ~ - ~out ce que vous voudrez, répondit Aigul phe. - Venez donc aux approches de la nuit; restez atten– tif, et portez vos regards autour de vous. Vous ne tarderez pas à apercevoir dans la profondeur des ténèbres un point brillant, et comme un jet de vive et blanche lumière. Remarquez bien d'où s'échappera ce rayonnement; c'est là que vous trouverez l'objet de vos recherches». Les grandes ombres commençaient à peine de descendre des monts dans la vallée, et déjà le jeune religieux, le cœur plein d'espoir, était à son poste, attendant la mystérieuse vision. Tout à coup, la lumière révélatrice brilla au sein de la nuit. Il se prosterna aussitôt pour rendre gràces à Dieu; puis, avant que le soleil revint éclairer le désert et les ruines, il s'empressa de recueillir avec respect dans une même corbeille les précieux ossements des corps de saint Benoit et de sainte Scholastique, renfermés ensemble dans le tombeau qu'il venait d'ouvrir. Au point du jour, les religieux du Mans arrivèrent enfin. Ils appri- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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