Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

U XIIIe SIÈCLE - 23 leur voyage, dirent-ils à Mummol, était d'aller chercher au Mont-Cassin le corps de sainte Scholastique. Une vision céleste les avait désignés pour cette pieuse expédition. La coïncidence frappa vivement l'abbé de Fleury. Il s'ouvrit entièrement à ses hôtes: d'un commun accord il fut convenu qu'Aigulphe s'ad– joindrait à eux, et qu'ensernble ils iraient où la volonté du ciel paraissait. les appeler ). Arrivés à Rome, lés compagnons d'Aigulphe s'y arrêtèrent quelques jours pour visiter les principaux sanctuaires. Aigulphe, plus empressé, refusa de les attendre et poursuivit sa route jusqu'au Mont-Cassin. Une cruelle déception lui était l'éservé~. Parmi les ruines qui couvraient la montagne sainte, comn1ent découvrir l'emplacement du tombeau qu'il venait chercher ~ « Il se prosterne en pleurant, dit l'hagiographe, et conjure le Seigneur de l'as~ister. Or, COlll111e il priait, un vieillard d'un extérieur La ~Hemière, publiée en abl'égé par S uri us, a été reprodnite en entiel' et CHl'ichic de notes par Mabillon. C'est la meilleure. On y trouve raconté au long le récit de la trenslation du corps de saint Benoit. Vincent Bal'ralis. au contrail'e, omet ce récit. il Hie même le fait. !C Cela s'expli1lue, dit l'abbé Alliez (Hist. de Lérins, l, 366), car Lérins étant, au XVIIe siëcle, sous la dépendance partir,ulièl'e du Mont-Cassin, un religieux de ce monartère ne pouvait parler d'une translation que les moines ilaliens considél'aier.t comme chimérique et inju– rieuse à leur ordre,. Il est rcgrettable que les autcuI'S du Propre du Diocese e soient iusVil'és de l'œuvre de Vincent Barralis, en passant sou~ . ilence la part prise pill' s:lillt Aigulphe à cc grand évène– ment. Ce sera encore une lacune à combler le jouI' où l'on entreprendra la correction de notr~ propre. De crtte manière la légende du saint martyr Aigulphe aura trois leçons au lieu de deux. Vincent Barralis fait aussi de saint Aigulphe un abbé de Saint-Aignan. c Mai!', dit encore l'abbé Alliez (ib.), aucun autre auteur ne convient de ce fait qui paraît bien improbable ~. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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