Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

22 , A , LES EVEQUES DE FREJU leurs marches dévastatrices: grâce à l'influence de l'Eglise, ils deviennent accessibles à des idées de civilisation, et dans le pays qu'ils ont conquis, ils fondent des royaumes florissants. Le siècle précédent a pu produire des désordres et des ruines, celui-ci va les réparer. C'est alors, en effet, vers l'an 660 (1), qu'apparaît saint Aigulphe, le restaurateur de la discipline ITIonastique à Lérins . .Pour la première fois, depuis la fondation du monastère , le buccesseur d'Honorat est un moine étranger. Aigulphe ou Agoul était un seigneur franc, né à Blois, vers 630. De bonne heure ïl renonça au monde et embrassa la règle bénédictine -' sous la direction de l'abbé MumlTIol, à l'abbaye de Fleury. MUlnmol gémissait depuis longtemps de l'abandon dans lequel se trouvait au Mont-Cassin le tombeau de saint Benoît. Car, en 530, cet antique monastère avait été détruit par les Lombards: les religieux s'étaient réfugiés à Rome et, une fois par an, quelques fils de saint Benoît venaient prier au nom de leurs frères devant la tombe de leur fondateur. Désolé de cet état de choses, Mummol résolut d'aller ravir au Mont-Cassin le corps du saint patriarche et de le transporter à Fleury. Il fit part de ces projets à Aigulphe. Celui-ci reçut avec joie les confidences de son abbé et s'offrit lui-même pour exécuter cette périlleuse mission. Il se cl isposaît à partir, quand arri vè– rent à Fleury des religieux de la ville du Mans (2). « Le but de (1) Daras dit: en 666. (His!. générale de l'Eglise, t. XVI, p. If>8.) (2) Il existe deux vies de saint Aigulphe écrite l'une sous Charles-le-Chauve, par Aldevralde, moine de Fleury, l'autre au XVIIe siècle par Vincent Barralis. moine de Lérins. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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