Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 191 Mais quel est le crime dont il s'accuse ainsi 1 Si nous avons cité les historiens qui regardent lldefonse cornIlle le meurtrier de l'évêque de Fréjus, si nous avons dû relever l'erreur d'Antelmy, combattre les arguments, à notre sens plus spécieux que décisifs J du Gallia, néanmoins nous partageons volontiers le sentiment de ceux qui croient avec plus de vraisemblance que le comte de Provence n'alla pas jusqu'à verser le sang du frère de Boniface; qu'il se contenta de l'exiler et de s'emparer de ses biens (1). On ne saurait) sans le déna– turer, en inférer davantage de l'aveu recueilli par Bouche. Et d'ailleurs pour réduire à l'obéissance le frère d'un baron rebelle revêtu du caractère épiscopal, cet excès de rigueur n'était pas nécessaire, quand l'exil et la confiscation pouvaient suffire. D'après Gaufridi, ces évènements auraient eu lieu en l'année 1185, ce qui n'est pas admissible, puisque Fredolon gouvernait encore le diocèse à cette époque. Nous inclinerions plutât à pd mettre la date de 1189 indiquée par Nostradamus et Bouche, si un document digne de foi ne nous révélait l'existence, en janvier 1190, du successeur de Bertrand de Castellane. Girardin, toujours le premier à hasarder des suppositions gratuites, dit que Bertrand de Castellane rentra plus tard dans les bonnes grâces d'lldefonse. ous ne le croyons guère. L'épisc0pat de Bertrand fut de si courte durée qu'il est plus vraisemblable d'admettre qu'après sa disgrâce le malheureux (1) Bouche. Histoire de provence, liv. IV t p. 113. Girardin. Histoire de l'église de Fréjus, Il, p. 186. Aubenas. Histoire de Fréjus, ll, p. 269. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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