Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

190 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJVS quences d'une faute n'est pas une raison suffisante pour nier l'existence de la faute elle-même Ajoutons que si le comte Ildefonse ne craignit pas de présenter au Souverain Pontife son confesseur pour le siège de Frej us, ce fut au moins douze ans après l'attentat; el sans doute après avoir fait pénitence et obtenu l'absolution de son crime. Il n'y aurait donc ni in1possibilité morale, ni contradiction historique à admettre le fait dont nous parlons. Au surplus, nous avons un témoignage irrécuf:lable du passage d'Ildefonse à Fréjus et des excès qu'il y commit. C'est celui que le prince lui-même nous donne: « En 1202, dit Bouche (1), Ildefonse étant venu à Montpellier fut supplié de confirmer les biens et les pri vilèges que son père et ses autres devanciers avaient donnés au monastère de la Celle; ce qu'il fit assez agréablement et en considération J dit-il dans la eharte, des dégâts et des dommages que ce monastère avait soufferts par le passage des gens de guerre, lorsque l'armée du roi son père et la sienne allaient à Fréju,,: et de là à Castellane, pour contraindre Boniface à lui faire Hommage ». L'aveu est plus explicite encore lorsqu'en 1208 il accorde à l'évêque de Fréjus plusieurs privilèges de juridiction temporelle: « Je les cède, dit-il, en compensation et en réparation de beau– coup de méfaits que j'ai commis contre l'église de Fréjus et contre ses membres » (2). (1) Histoire de Provenee, Il, p. 1~5. (2) Id. p. 187. Propterea in compensationem et emenl1ationem multorulU qure contra Ecclesiam Forojuliensem et ejus mcmbra (eci minus bene. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=