Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

189 sans contredit, des autorités plus sérieuses, dont le témoignage mérite d'être pris en considération. Quant aux autres historiens, ou ils nient ces tragiques évène– ments, ou ils les atténuent en refusant d'admettre le meurtre de l'évêque. «( L'expédition d'Ildefonse, dit Antelmy, ayant eu lieu en 1189, il est impossible que Bertrand ait attiré sur lui la vengeance de ce prince; la victime aurait été plutôt l'évêque Fredolon; mais ce n'est pas probable, ajoute-t-il, puisque nous savons que ce dernier vécut et mourut en paix à Fréjus» (1). « Si ce crime a été commis, s'éerient à leur tour les auteurs du Gallia, comment est-il resté impuni ~ Devant un tel attentat, le Souverain Pontife et les évêques pouvaient-ils garder le silence ~ Ne devaient-ils pas lancer les foudres de l'Egli se coptre ]e meurtrier~ Comment le Saint-Siège aurait-il reçu de ses mains sanglantes le candidat qu'il présenta ensuite pour remplacer sa victime à la tète de 1'église de Fréj us ~ ». L'erreur d'Antehny vient surtout de ce qu'il confond Bertrand de Castellane avec Bertrand II qui occupa le siège de Fréjus de 1131 à 1150 (2) et de ce qu'il fait vivre Fredolon jusqu'en 1190. Quant aux arguments du Gallia ils pourraient avoir quelque valeur J s'il était démontré qu'Ildefonse ne fut pas frappé des censures qu'il avait encourues. On sait que l'Eglise n'a jamais faibli sur ce point. Mais l'absence de preuves sur les consé- (1) De lnitiis, p. 156. (2, Antelmy cependant reconllaît implicitement l'épiscopat du frère de Boniface à l'époque où nous sommes. puisqu'il dit qu'Humbert de Grimaldi ne peut être placé entre Frrdolon et Bertrand de Castellane. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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