Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 17 contre-coup se fit sentir sur le siège de Fréjus. Gontran, un des fils de Clotaire 1 er avait eu en partage la province d'Arles" sauf les villes de Marseille , d'Avignon et d'Aix. C'était un prince humain et doux, mais trop faible. L'auslérité de sa vie, les largesses qu'il fit aux pauvres, l'amour qu'il eut pour la religion, la protection qu'il accorda à l'Eglise et à ses ministres méritent justement les éloges qui lui ont été donnés par quelques histo– riens (1); ce qui nous fait croire que notre diocèse eut à se louer de ses libéralités. Mais Gontran, pour favoriser le commerce dans ses Etats, demanda à son neveu Childebert la moitié de la ville de Marseille. Celui-ci, cédant à des considérations politiques, y consentit. Ce fut un grand malheur pour l'évêque de cette ville, Théodore. Témoin des désordres et des crimes que la compétition du pou– voir entraînaît après elle et toujours sur la brêche ponr les condamner et les punir, ce saint pontife se fit des ennemis dans les deux camps. Il fut desservi auprès des deux princes, fut même accusé injustement d'avoir favorisé les prétentionR d'un intrigant nommé Gondebaud, qui voulait se faire passer pour le fils de Clotaire et aspirait à la couronne. Gontran crut aux calomnies portées contre Théodore et il le fit jeter en prison. L'évêque de Fréjus, Epiphane, était alors à Marseille (2). Sans doute, comme son frère dans l'épiscopat, il dénonçait les crimes commis par les officiers de Gontran et flétrissait les désordres de leur administration: comme lui aussi, il fut chargé tI) Papon. Histoire de Provence, II, p. 59. (2) Ibid. id. id. l, p. 251. 2 e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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