Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 179 Saint-Victor résigner volontairement des fonctions enviées pour accepter le gouvernement d'un diocèse où rien, sauf la dignité épiscopale, ne pouvait compenser la haute influence que donnait le titre d'abbé d'un monastère puissant et célèbre. Au surplus, pendant les quinze ou vingt années qu'a duré son épiscopat, jamais Fredolon n'a fait il Saint-Victor la lTIoindre libéralité. Indifférence bien étrange de la part d'un ancien chef de cOInmunauté 1 A bout d'arguments, Girardin voit une nouvelle preuve à l'appui de sa thèse dans ce fait que Fredolon aurait été choisi comme arbitre d'un différend entre les religieux de Saint-Victor et les chanoines de la métropole"d'Aix. Et d'abord, ce prétendu arbitrage mérite en lui-même peu de créance; car, au dire de notre historien, il aurait eu lieu en 1153, c'est-à-dire plus de dix ans avant l'avènement de Fredolon sur le siège de Fréjus (1). Le fait fut-il exact, nous y verrions plutôt une preuve contraire. Comment supposer, en effet, que les chanoines de Saint-Sauveur eussent accepté pOUl~ juge l'ancien abbé de leurs adversaires, dont l'impartialité pouvait, à bon droit, leur paraître sus– pecte' Il n'est donc point nécessaire d'aller chercher sur le siège abbatial de Saint-Victor l'évêque Fredolon. C'est l'église cathé– drale elle-même qui se fit un honneur de mettre à sa tête le plus digne de ses enfants. Fredolon inaugura son épiscopat en fondant, de concert avec l'évêque de Toulon Pierre Eynard, sur les limites des deux (1) Girardin. Bist. de l'Egli8t dt Fréjus, 11, p. 190. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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