Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

156 , A , LES EVEQUES DE FREJUS l'église de Roquebrune; l'autre, la donation consentie par Bérenger. Après ce premier débat, deux habitants de Roque– brune, amenés par l'abbé de Montrnajour, sont entendus en témoignage. Ils attestent, sur les saints évangiles, avoir vu, pendant l'épiscopat de Bertrand, les moines d'Arles chargés du service de leur église paroissiale en percevoir chaque année les revenus. Le Souverain Pontife, que ces témoignages ont achevé de convaincre ~ se prononce en faveur des moines de Monttnajour, déclarant la cause définitivement jugée. Dès ce jour, en effet, les religieux d'Arles demeurèrent jusqu'en 1789 les paisibles possesseurs du prieuré de Roquebrune (1). Pendant que s'agitait entre Fréjus et Rome cette affaire si épineuse, Calixte II confiait à Bérenger une mission pour la défense des droits de Lérins. Le village de Spéluque, au territoire cl' Ampus, qui appartenait au ITIonastèr'e, avait été pillé et incendié par des seigneur's voisins. Pour obtenIr justice, les religieux spoliés eurent recours au Saint-Siège, alors le seul appui des faibles, dont les foudres spirituelles étaient la terreur des puissants. Quelque temps après, l'évêque de Fréjus recevait du Souverain Pontife le bref suivant: « 1 otre fils Pierre, abbé de Lérins avec ses frères, est venu déposel' devant nous une plainte contre le chevalier Truan, votre diocésain. Celui-ci aurait dévasté le village de Spéluque, appar-· tenant à ces religieux, et aurait soumis les habitants, moines et laïques à de cruelles vexations. Il s'est plaint aussi de ce (1) Carlu/aire de Montmajour, p. 238. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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