Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 147 convient d'inscrire l'évêque de Fréjus parmi les Pères de Cler– mont. En effet, le cartulaire de Lérins nous apprend que, de retour à Fréjus au mois de mai 1095, dans le temps qui s'écoula entre les deux conciles, Bérenger tint, dans sa ville épiscopale, un synode auquel prirent part un grand nombre de moines, de clercs et de laïques (1). Dans quel but Bérenger réunit-il ainsi ses prêtres et ses fidèles ~ sinon pour leur faire connaître les décisions du concile de Plaisance, leur communiquer l'enthou– siasme dont il a été le témoin, recueillir leur avis, recevoir leurs engagements afin de porter lui-même à l'assemblée de Clermont les vœux de ses diocésains (2). Avant de rentrer dans sa ville épiscopale, notre pontife s'était arrêté à l'abbaye de Lérins. Il était dans l'île le 18 mars 1095 , jour des Rameaux et son passage y est signalé par un nouvel ac te de libéralité. Nous avons vu que Bertrand 1 avait donné au monastère l'église de Saint-Raphaël; mais la donation était restée sans effet. Des clercs séculiers desservaient cette église et leur condui te scandalisait les fidèles. (c Au lieu d'édifier, lisons– nous dans la charte délivrée paT' Béranger, iis n'ont fait que détruire ». Ce qui peut s'entendre aussi bien des ruines matérielles que des ruines morales. Bérenger voulut remédier à ces abus, et de nouveau il confia l'église de Saint-Raphaël (1) Cartul. de Lérins, ch 273. (2) Que ce soit à la première croisade ou aux suivantes, il est certain qu'il se fit à Fréjus plusieurs embarquements de croisés. La preuve en est dans les armes de la ville qui porteo t la croix, comme pièce principale. Marseille, Toulon, Antibes ont les :mêmes arDles pour le même motif. (De Hresc. ,ttrmorial de Provence, p. L.) e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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