Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 141 qui, le jour et la nuit, y persévèrent unanimement dans le service de Dieu, puisque saint Léonce et saint Honorat, comme nous le lisons, furent amis et n'eurent ensemble qu'un seul cœur ». « C'est pourquoi, moi Bertrand, je livre, donne, accorde et, comme je le pense, d'après de nombreux témoignages, je rends la basilique et l'autel de Saint-Ra phaël, situé près de la mer, dans le territoire de Fréjus, gratuitement et sans aucun prix, à Marie, la Mère de Dieu et au très bienheureux Honorat, comme aussi à l'abbé Aldebert et à tous ses successeurs et à tous les moines présents et futurs qui y servent Dieu. Que tout ce qui appartient à la dite église, tant sur rner que sur terre, tant en bétail qu'en poisson, sans excepter les volatiles, ils le possèdent par un droit héréditaire, de telle sorte que les moines qui y habiteront aient la liberté, en vertu de la sainte obéissance, d'en fournir à leur monastère, autant qu'ils le voudront et que leur abbé le règlera » (1). Les sentiments dont Bertrand est animé en cette circonstanre, ont fait dire à Girardin que, dégoûté du montie, notre évêque se retira â Lérins peu de temps après et qu'il y mourut en odeur de sainteté, l'an 1087 (2). Cette assertion ne nous paraît pas fondée. On ne peut croire, en effet, que Bertrand ait passé les dix ou douze dernières années de sa vie loin de sa ville épiscopale. Le saint pontife était trop pénétré des devoirs de sa charge pour les négliger ainsi. A cette considération rnorale nous ajouterons que, dé 1085 à 1087, une charte nous le montre encore faisant (1) Cartul. de Lèrins, cb. 7. '2} Hi8/oirf- de P1'éj1t8, Il) p. 1 ~2. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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