Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

12 ~ A ~ LES EVEQUES DE FREJUS Ainsi, la fondation de la collégiale aurait eu lieu, l'an 517, sous le pape Symmaque; or le pape Symmaque mourut en 514. De plus, comrnent Thierry aurait-il pu remporter à Pignans une victoire sur les Visigoths, quand il fut lui-même battu sous les Inurs cl' Arles par ces barbares, vers cette époque, et obligé de remonter vers le nord ~ Enfin, si saint Césaire était alors sur le siège d'Arles, en supposant qu'il ne fut pas en Italie, où il alla se disculper soit auprès du Pape, soit auprès du roi Théodoric des calomnies dont l'avaient chargé ses ennen1is, il n'en est pas de 111êll1e des autres évêques nomlnés dans la charte. Car il est douteux que saint Cyprien fût sur le siège de Toulon en 517; Honorat de Marseille était déjà lnort à cette époque, selon le sentiment le plus probable ~ quant à DidY111e, c'est un évêque inconnu; ni le Gallia, ni l'historien de l'église de Riez, Bartel, n'en parlent. Enfin, n'est-il pas étonnant que, dans une circonstance aussi solen– nelle, l'évêque diocésain ne paraisse point? Voilà tout autant de motifs sérieux qui nous font rejeter ce docurnent C0111n1e apocryphe. Pourtant, l11algré le peu de crédit que nous offre la charte de Thierry, l'antiquité de la collégiale de Pignans peut s'établir d'une lTIanière presque aussi sûre que si le document dont nous venons de parler étai t authentique. Nous trouvons, en effet, dans le cartulaire de Saint-Victor une charte du XIe sièele, qui nous atteste que « des hommes religieux avaient anciennement fondé au lieu de Pignans, situé entre le village de Carnoules et le Castrum de Gonfanon, une église en l'honneur de la Sainte-Vierge et de Saint-Jean-Baptiste, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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