Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

122 ~ A ~ LES EVEQUES DE FREJUS qu'ils ont reçu du pape Léon, privilège confirmé par l'empereur Othon et le roi Conrad, d'élire eux-mêmes leur abbé, rien ne désarme ces audacieux. Malgré les protestations de la commu– nauté, ils pénètrent dans l'intérieur du monastère et font asseoir l'intrus sur le siège abbatial, menaçant de leur colère ceux qui refuseraient de reconnaître son autorité. Plutôt que de se soumettre, les moines abandonnent en masse le monastère et envoient au Souverain Pontife, Grégoire V, une nouvelle députation avec une longue lettre explicative (1). « Aucun doculnent, dit D. Chanteloup, ne nous apprend l'issue de ce débat. Nous voyons cependaut, par une lettre de Pons, archevêque d'Arles J que le loup fut chassé de la bergerie et que Jl.iculphe eut, en même telnps que son évêché, la garde de notre 111onasLère, COn1IYle bon, propre et légitilTIe pasteur. Dans cette lettre, l{iculphe porte à la fois le titre d'évêque et d'abbé, et, sur sa delTIande, le Saint-Siège accorda au monastère divers pri vi lège » (2). l Jous ne savons 3i Riculphe lllourut dans sa ville épiscopale ou au milieu de ses frères. On place communément sa mort ver' l'an 1000, car à cette époque nous voyons un autre abbé à (1) Voici ce qui est dit de Riculphe dans cette lettre: Nos omnes congregati in unurn, lllta cum episcopo Rieullo qui fuit lUpUS (sic) predicte Deo devote, noster que nutritus, Dco conquirentcs CUlJt eo quern abbatem eligeremus. Dum enirn hoc sernel vel bis tcrf/ue dies ln hoc opert versaretu1', cum nobis voluntas extitit isturn episcopum expetere eJlgereque patrern, quod pro se ipse agere confessus est non posse, quousque ex vestra par te auctontas veniret, si fpiscopus cum foret et episcopatum et cœnobium regerr,t. (Cartulaire de l'r1onlmajour - Revue historique de Provence, p. 62.) (2) Histoire de l'rIontmajou1'.- Revue historique de Pro'l)e1tce~ p. 63. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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