Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 121 1 marbre » (1). La partie la plus curieuse est le plafond en bois sculpté, divisé en un grand nombre de caissons, où l'on voit représentés, sous des couleurs variées, parmi lesquelles l'or domine, des animaux et des chimères, des madones et des fleurs. Nous appelons de tous nos vœux le jour où un artiste intelligent rajeunira ces peintures, que le temps a presque entièrement effacées. Telle fut l'œuvre de Riculphe. Son nom devint illustre dans la Provence entière; partout on vantait ses vertus et sa haute sagesse. Les moines de Montn1a– jour étaient fiers de leur disciple. Vers l'an 996 ils résolurent de le mettre à la tête de leur monastère. L'abbé Paul venait de mourir; Riculphe se trou vant alors à Arles, les regards des moines se portèrent sur lui et, après trois jours de délibération, ils l'élurent pour abbé. Mais il refusa cette nouvelle dignité, alléguant que les devoirs de sa charge pastorale ne lui permet– taient pas de vaquer en rnême temps au gouvernement de leur monastère, dont il n'aceepterait la direction qu'avec l'autorisa– tion du Saint-Siège. Pour vaincre ses résistances, les religieux députent à Rome. Pendant ce temps, un llloine de Saint-Gilles, soutenu par un groupe de seigneurs provençaux qu'il avait soudoyés, s'empare par intrusion de la dignité abbatiale. En vain, les moines pré– sentent-ils leurs frères les plus recommandables par leur savoir et leur piété, se déclarant prêts à recevoir celui d'entre eux que les seigneurs choisiront; en vain, se réclament-ils du privilège (1) Aubenas. Histoire de Fréjus, p. 791. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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