Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

116 , A , LES EVEUUES DE FREJUS débarrassée de l'enduit épais qui la recouvre, révèlerait, ou non, « ce parement en moëllons smillès qui caractérise ici toutes les constructions romaines» (1). Il semble qu'après de telles autorités nous devrions garder le silence. Mais l'origine de ce monument intéresse trop l'histoire de notre cathédrale pour que nous ne nous efforcions d'élucider la question. Sans doute, nous admettons que les huit colonnes, qui ornent l'élégant édicule, ont été extraites de quelque mOnU1TIent romain; mais ce que nous regardons comme un point qui s'approche de la certitude, c'est que le baptistère existait avant J'invasion des Sarrasins. L'histoire ecclésiastique et l'archéologie sacrée nous appren– nent en effet que, du IVe au VIle siècle, toutes les basiliques chrétiennes possédaient un baptistère distinct du reste de l'édifice: tels le baptistère que le pape saint Sylvestre fit cons– truire derrière l'église de saint Jean de Latran après la conver– sion de l'empereur Constantin; celui que saint Orso, évêque de Ravenne, éleva', en 540, dans sa ville épiscopale et qui constitue le plus beau monument de ce génre qui existe encore; il est, comnle le nôtre, de forn1e circulaire et surmonté d'un dôme que supportent plusieurs colonnes d'ordre corinthien. Signalons encore ceux très remarquable's de Bologne, Canosse, Parme, Vérone et Florence; ils datent tous de la même époque, car ce n'est qu'au VIle siècle que les baptistères ont été placés à l'inté– rieur des églises dans une des nefs des bas-côtés (2). Comme ,1) llistoire de Fréjus, p. 641. (2) Dr Louis Bâtissier. Bléments d'Â rchéologie, p. 352. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028