Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

112 LES ÉVÊQUES DE FRÉJUS caractéristiques plusieurs des consoles destinées à assujettir les poteanx qui supportaient les vela de l'amphithéâtre (1). Les ruines amoncelées par les Sarrasins furent aussi utilisées dans l'intérieur des lTIurailles épaisses qui caractérisent les constructions de Riculphe. L'architecte n'eut pas besoin d'ex– traire les matériaux d'une carrière voisine, « il avait sous la main, pour cette œuvre de hâtive restauration, dit encore M. Aubenas, une carrière abondante et commode» (2). Sur le porche intérieur de l'église, Riculphe construisit la tour carrée du clocher, au-dessus de laquelle fut élevée, au XVIe siècle, une autre tour octogone surmontée d'une flèche, couverte plus tard de carreaux vernis. Jusqu'au XVIIe siècle, il y eut même, autour de cette flèche, à la hauteur du clocher, quatre clochetons (3). A l'autre extrémité de la cathédrale, sur le chœur même du chapitre, l'évêque bâtit encore une autre tour, beaucoup plus large, surmontée de rnachicoulis dont l'aspect est grandiose et imposant; à l'intérieur, par-dessus la voûte du chœur, un espace assez grand était réservé pour un dépôt d'armes et de munitions. A côté de cette tour il en éleva une troisième à l'endroit où se trouve aujourd'hui le belvédère de l'évêché (4). On le voit, Riculphe n'avait rien négligé pour faire de la cathédrale et du palais épiscopal une forteresse, capable de soutenir un long siège, si jamais les ennemis réussissaient à pénétrer dans les murs de la cité. (4) Histoire de Fréjus, p. 7!H. (5) Id. (6) De là ce dlCton sous forme de calembourg : tinq clochers, quatre sans (cent) cloches. (7) Le belvédère fut construit au rétablissement du siège épiscopal. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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