Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 109 et ce fut sans doute cette initiative courageuse qui lui valut l'appui et les faveurs de Guillaume dont le concours moral et matériel était indispensable. En différant jusqu'en 990, Riculphe aurait perdu dans l'inaction les meilleures années de son épi s– copat, et, nOUR nous demandons même comment il aurait pu mener à bonne fin une œuvre aussi considérable qui rencontra dès le début tant de difficultés. C'est qu'en effet, malgré les réclamations de Riculpbe et au mépris des anciens droits des évêques de Fréjus ~ plu– sieurs seigneurs, profitant de l'abandon de la ville, s'étaient emparé des biens ecclésiastiques et des perceptions qui se fai– saient sur les navires à rentrée et à la sortie du port (1). Seule Pautorité du prince pouvait mettre un terme à ces usurpations, et cet heureux résultat fut obtenu grâce à la charte de Guillaume. Ainsi se trouva reconstitué et même agrandi le patrimoine de l'église de Fréjus. Dès ce jour, l'avenir de la ville est assuré. L'évêque restaurateur va reprendre les travaux interrompus. Achever les remparts, élever des tours de distance en distance, fut son premier soin. La nouvelle enceinte était bien modeste: elle occupait à peine le douzième de la surface de l'ancienne, le tiers de la ville actuelle. Trois portes y donnaient accès: à l'est, au midi, à l'ouest (2). Portes et remparts ont aujourd'hui disparu; quant (1) M. Aubenas (Histotre de Fréjus, p. 250, note), croit, avec raison, d'après le texte de la charte, que le port n'avait pas été ruiné par les Sarrasins, comme le fut la ville, et que l'on avait continué à y percevoir des droits. Girardin (Hist. de FréJUS, l, p. 211), est du même sentiment. (5) La porte de l'est est vulgairement appelée la porte de ltavnaud.; celle du midi, le e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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