Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 107 Touché par ces supplications, le prince répondit à Riculphe qu'il était tout disposé à obtempérer à ses désirs; mais que, n'étant pas suffisamment instruit de cette affaire, il voulait auparavant en conférer avec son épouse et ses conseillers. Au terme fixé pour la décision, l'évêque vint à Arles où se trouvait alors la cour. Mis aussitôt en présence du comte de Provence, il réitéra ses instances et ses supplications. Alors le prince, dont le cœur, dit Girardin, était également noble et pieux, sollicité d'ailleurs par ses lninistres Aldebert et Abdelême, délivra la charte suivante qui a toujours été considérée comme le fondement des droits seigneuriaux des évêques de Fréjus (1) : « Moi, Guillaume et mon épouse Adelaïs, par amour de Dieu et pour le salut de mon âme et de celles de nos parents, tant vivants que défunts, je rends et concède à la Sainte Vierge Marie et à saint Léonce et en même temps à l'évêque Riculphe et à ses successeurs à perpétuité, pour les posséder et en jouir, sans contestation aucune, la moitié de la ville de Fréjus et des terres environnantes, cultes ou incultes, ainsi que de son port et de tous les droits qui en proviennent ou en pourront provenir, la moitié des pêcheries et de toutes les redevances quelconques perçues jusqu~à ce jour par les seigneurs du lieu et enfin la moitié du village du Puget. Ces terres confrontent d'un côté la grande mer, de l'autre le château de Gorgia et le mont de (1) L'original de cette charte n'existe plus; il Y en a une copie chez un des notaires de Manosque; on la trouve dans le Gallia Christiana et dans l'Ilistoire de Provence par Nostradamus. (Inventaire des titres de l'évéché, 178~. Â rchives départementales, S. G.) L'inventaire de 1719 mentionne l'origlDal de cet acte en parchemin (ib.,1. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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