Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

106 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJUS s'élevaient,1e eomte ne craignait pas de venir les régler sur les lieux mêmes (1). C'est à ce grand justicier que Riculphe a recours ponr rentrer en possession des terres et des droits de son église. Le comte étant à Manosque, l'évêque s'y rend, et, en présence de toute la cour, il se jette aux genoux du prince, le suppliant de ne pas souffrir que l'église consacrée à sainte Marie et à saint Léonce demeure toujours profanée. (( Car, aJoute-t-il, la ville de Fréjus, dans laquelle cette église fut jadis construite, a été renversée par la cruauté des Sarrasins et réduite en solitude; ses habitants ont été exterminés ou dispersés au loin, sous le coup de la crainte. Il ne reste personne qui puisse désigner les biens et les possessions de cette église. Nous avons perdu nos vieilles chartes, les édits de nos rois ont disparu, les titres contenant nos privilèges et les autres documents ont péri de vétusté ou sont devenus la proie des flamInes. Le nom seul de mou évêché subsiste. Maintenant donc, illustre comte, puisque Dieu vous a accordé le pouvoir de chasser les Sarrasins des terres qu'ils occupaient depuis si long– temps, montrez-lui votre reconnaissance, en rendant, comme il est juste, à sainte Marie et à saint Léonce les biens qui leur ont été injusternent ravis. Car il convient qu'en favorisant l'église consacrée à sa mère, vous honoriez celui qui vous a accordé d'être préféré à vos prédécesseurs pour expulser les infidèles » (2). (1) Un de ces différents fut tranché de cette manière par le comte Guillame en favQur de la Cadière: c Etant arrivé dans le territoire de Id Cadière, il commença à rechercher les uoms des montagnes et des vallées, des eaux et des sources. Et ayant été informé, il posa des termes, etc. > (Cartul. de S. Victor, ch. 77.) (2) Girardin. Hist. de Fréjus, l, p. 206 et sui v• e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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