Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13
• 15 9 Remontrance de llfonfieur à'A11ge1111es ,' 160 hon.ement fa6fjler. Oucre le préiudice & tous les joues des plaintes, cerre licence intért!t notoire que telles a!'it'n.Jtions é.l irn· de 111al faire augn1e11ta11t toujours, il pojitions apportent au nzi11iJ~:,·re & exer,:ice ne tài1t p:.!s douter que notre état n'e11 de la religion catholique, apojlolique é,• fouffre : de fa~on que le fervin divin romai.1' , ioint qu'icelles aliénations for.t s'abolit chJcun jour en plutieurs lieux, auf/i notü.b/e préju.dir:e aux re11te.s due.r par les tÜnLiatio11s faitès aux églifes , tant le Clrrgé à thJtel-de-ville, '"L'acquit & pour le divin fervice, que pour la nour– dùlzarge du Roi & de fan domaine, é,• riture des pauvres, & œuvres charita– aux droits d'hypotlreqi:e acquis far lcjd.its bies ne s'enrrctiennent point, & en fore hùns d'ég!ife , po~r l'.icq;.tit u· paiement grJnd nombre de puoilfes ne fe trouve defd:lles r,·ntes , & que par ce qui a été qui adminill re la parole de Dieu, ni le5 vendu & alù'né , & levé par le paj{é, le f.icremens au pauvre peuple. Meflieurs pauvre peuple n'en a été c.-z rien fou!agE, qui ont été e11 IJoitou , Angou1nois ,, la néceJ!ité des aff.,ù·es du Roi "' rien di- Xaintonge , & plus avant en la Guyen– minuée, ni l'état de fes finances facouru. ne, Languedoc , Dauphiné & Proven– Pour ces conjidéraûons, & pour la confer- ce , fauroient bien rendre témoignage vation du fiirplus qui refte, ne fera faùe de la grande mifere & calamités qui ailcune 9/iénation defdits 6iens, & nefera font en ces pays - B ; car nous vous procédl par ladùe cour à la pu6lication dirons avec vérité qu'en ces quartiers d'aucunes lettres, édits , huiles, ni per- de deçà , où il femble que nous foyons mijfions d'aliénation dudit temporel de té- un peu mieux, nous commençons d'y glife, pour quelque caufe & nécejfité qui Je entrer bien avant. Il y a en la provin– propqfc : & de tout ce que dej{us feront fai- ce de Rheims un grand nombre de cu– tes au prt1nier jou.,. remontrances bien am- res fans paileurs ni vicaires , & nous pies & vertueufes audit Seigneur, pour la ne trouvons pas à qui les donner, ni manutention dudit ùat eccléfiaftique, fou- par qui les faire fcrvir, d'autant que lagement dudit Clergé, comme appartenant peu de perfonncs fe mettent à étudier à !'honneur de Dieu, grandeur &· fplendcur pour fe faire pn'.'tres , & ceux qui fa– de fan royaume, à l'imitation des feus vent quelque chofe aiment mieux pren– Rois fes prédéceJfè~rs, lefquels ont toujours dre autre vacation, à caufe de la pau– profpéré tar1t qu'ils ont maintenu & foulagé vreré de l'églife, & qu'ils ne trouvent l'état ccc!éfajlique. pas de quoi vivre ; les gros bénéficiers Depuis untôt dix ans qu'il y a que ne pouvant, comme ils faifoient an– cet arrêt fut donné, il ell notoire, fans ciennement , foulager les petits. Ces l'exagérer davantage par le menu, 'llle jours palfés conférant avec metlieurs nos miferes & calamités font augmen- du confeil privé de quelques autres tées de beaucoup : & cette vente qui affaires, nous leur avions fait toucher fur lors palfC:e en a ruiné plulieurs, & au doigt, & connoître clairement com– tient ,!'autres encore en fufpens , rellant me depuis vingt - cinq ans !'état ecclé– plus de deux ou trois cents mille livresà tiallique éroit diminué de trois quarts payer en divers endroits, pour lefquel- pour le moins : & il ell bien aifé en les il a été ufé de fort rudes exaél:ions , trois ou quatre articles de le juger. Le & délivré des contraintes folidaires. baifemain ell perdu prefque enriére– Les meubles, ornemens, & précieux ment, n'y ayant plus de dévotion au peu– joyaux où il en relloit, 011t éte pris & pie, ni aucun qui nous donne comme pillés en plutieurs lieux , comme ès on fouloit : les dixmes ne fe plient plus ·villes de Périgueux, ~1endes, Cahors, qu'à volonté, & ne reviennent pas au la Fere en Picardie, & autres, & depuis tiers de ce qu'elles avaient accoutumé , peu de jours à Embrun, fans mettre en pour l'infolence des gens-d'armes qui compte les pilleries & voleries qui fe logent ès terres d'églife, & ne pouvons font rous les jours par les foldlts·renant quati plus trouver de fermiers: i quoi les champs, tant fur les bénéficiers que fe peut ajouter les oppretlions qu'on fur les meubles des églifes, où ils pren- reçoit de plutieurs p1rticuliers; qui par nent & emportent tout cc qu'ils trou- force fe veulent accommoder du bien . vent, jufques i emporter le faint vaif- de l'églife; & po~1r le quatrieme moyen feau où repofe le pr.:cieux Corps de de r.atre appauvrilfement, .les aliena– Notre -Seignt11r. Vous le îavezc alfezc tions du temporel , dont depuis ving~- uo1s http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence
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