Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Remontrance de Monfieur d'Angennes ; 1 5 z' Remontrances & proujlacions du Clergé de France affimblé à Paris, faites au parlement de Paris, le J. mars J_;J' 6. par il!ujlriffime & ré– vérendiffime me.flire Clc:ude d'An– gen11es, évêque & comte de llo'oyon, pair de Fr.1nce , far la bulle d'a– liénation des biens ecclijèafliques , accordée au Roi Henri III. p11.r le Pape Sixte V. avec la claufa , lnvicis Clericis. M Eflieurs, nous ne penfons ici venir en jugement contradiél:oirc pour p!Jider une caufe, n'ellimant point avoir de partie ; & ce que nous voyons mef– fieurs les gens du Roi dedans l'autr~ bar– reau, nous efpérons que c'eilplutôtpour nous aider & prendre notre détèi:fe en . ' . main, que µour nous erre contraires : <:ela a été caufe que nous n'avons point .amené d~avocats, qui funt exer1:itatiores in lzac pa/4jlra, & fommes venus , in fimpli– cicate & manfoetudine , nous-mêmes re11- dre compte i la cour de ce qu'elle delire favoir de nous. Nous ne doutons point que les yeux d'un chacun ne foient jettés fur nous, & fur cette aél:ion nôtre, en attem\Jnt l'if– fue, & nous pouvons dire qu'dle ell fi nouvelle en ce royaume , qui par-de!fus les autres a eu le nom de Très-Chrétien, qu'il n'en fût jamais ni vu, ni lu une pa– reille. C'ell une des merveilles de notre temps, & un des grands lignes & argu– mens de l'ire de Dieu contre notre état, & rout le royaume , de voir que cette églife, quo.1dam Domina Gentium, éJ Prin– ct.:Js Provinciarum, tant honorée, refpec– tée & révérée par nos Rois, Princes, & Seigneurs , & toutes fortes de perfon– nes, je ne dis pas f.iEl.i jit fuh trihuto : il y a tantôt foixante & dix ans qu'elle yell; mais quàd flet aJ fubfe!!ia judicum depreca– tura extremam ca!amitatem.. Si meffiet1rs les gens du Roi étoient nos parties ad– verfes j'ajouterais, omnes amici ejusfpre– ''erum eam, & f.iûi (ùm ei inimici. Je biffe à Il prudence de 'la cour de confidérer C0'11bien cela fe trouvant écrit en fes rC· gilhcs , chroniques & hilloires, fera ho– nor~ble à la mémoire de notre fieclc. Pour notre r.::gJrd , nous eullions bien <deliré n'être contraints d'en venir fi avant, & efpérions gue notre fimple déclara– tion , que le Clergé ne pouvoir ni vou– loir confenrir à cette alienation de patri– moine de l'églife, qu'on vouloir faire au– torifer par la cour ,y vérifiant & publiant certaine bulle qu'avions entendu avoir été obtenue de N. S. Pcre pour cet dfet: & notre oppofition à lad. vérification & publication fuffiroir pour en empocher le cours, puifque par les loix & conllicu– tions , tant générales que pnriculieres du royaume, aucun n'el1 forcé l vendre fon bien & héritage contre fon gré & vo– lonté : toutefois puifque la cour par fa. prudence & Cage avis , en defirant nous favorifer , comme nous ellimons & ef– pérons, y a jugé devoir pa!fer plus ou– tre, & entendre de nous pourquoi ne voulons prêter confenrement, & les rai– fons de notre oppofition & empêche– ment à la publication de lad. bulle, nous en dirons quelques - unes de plufieurs qu'en avons, lai!fant les autres à fon meilleur jugement & difcrétion, après toutefois avoir invoqué & appellé à no· tre aide & fecours notre maître & Sei– gneur commun , duquel nous défendons & defirons conferver le patrimoine: Do– minum Deum virtu.tum ut co1zvcrtatur éJ reffaiciü.t dt cœ!o, lJ vijitet vintam iflam : & crie avec David, Ex11rge Deus , judica caufam tuam, le fuppliant préfider à ce jugement, & vous infpirer tellement à la confervarion du bien d~ l'éslife, que nous pui11îons rapporter de cette allion le fruit qu'cfpérons, & a(;fli particulié– rement pour moi, qui a été chargé por– ter cette parole pour route la compagnie, combien que je fois le moindre & moins fuffifant de tous, & que plulieurs autrts s'en fu!fent bien mieux acquittés : mais par avanture pource qu'ai cet honneur d'être du corps de la cour , & que j'y ai été nourri bon nombre d'années, ils ont ellimé qu'elle feroit mieux prife & plus favorablement reçue: pour moi, dis-ie, fupplierai la divine bonté, ut par.am cuf todi:.:J.1n ori meo, & ofliu.m circu.mftantil- la.– hiis meis, afin qu'en cette a.:lion difficile & clutoui lleufe , & in qua 11idemur can– quam inter igr;c1n f.I aquam ambu.lare, je ne l;Ponche point , & ne m'échappe aucune chofe qui pui!fe offenfer b l'da;efté du Roi, lui étant rapporté, ni auffi les oreil– les de la cour: je dis offenfer la /\ 1 a:ellé du Hoi, parce que nous fommcs aff"e:r. a\'enis qu'on lui a fait trO\IVCr m•~"f.1is http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=