Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

177 t Suite des Harangues du Clergé faites à nos Rois. bercé décente & convenJble , que Louis - le - Grand a toujours approuvé dans nos peres , que le remps oil vous êtes le plus intérelfé à faire rriompher le regne de la foi fur l'erreur & l'a– mour des nouveautés profanes, & ce– lui où vous defirez triompher vous– même des envieux d~ vocre gloire, & des ennemis de vorre empire : ré– glez , SrRE , l'étendue de la prorec– rion donr vous êres redevable aux premiers palleurs pour l'appui & la défenre de la religion, fur celle que vous arrendez du Tour-Puilfanc , pour s rendre vos armes florilfanres. A l)ieu 1 R E , Harangue faire au Roi à Verfail– les, le dimanche 5. juin 1735. par 111onfeigneur l'archevêque de Touloufe , pour l'ouverture de l'alfen1blée générale du Clergé. ne plaife, que nous doutions de la force & de 11 durée des liens , qui unitfent le divin Sauveur à l'Eglife. Formée fur la croix , elle fera jufqu'à la con– fommation des fiecles l'objec de (es plus tendres follicitudes. Celui qui a promis de veiller fur Sion, n'a11ra ja– mais les yeux fermés fur elle ; fupé– rieur aux efforts des hommes les plus vains & les plus préfompceux, il Caura quand il voudra, & de la maniere qu'il voudra, la mettre à couvert des opprobres & des infultes de l'incrédu– lire & de l'irreligion. Mais telle eft , SIRE , votre glorieu– fe dellinée , Dieu en vous alfociant à fes delfeins de miféricorde fur elle , veut vo11s en confier l'exécution. Le fouvenin arbitre du fort des Rois, celui par qui regnent les Dieux de la terre, veut aujourd'hui régner par vous. L'auteur de vos profpérités préfentes qui étonnent l'Europe, affligent les puif– fances ennemies , perpétuent la gloire de la nation , veut bien vous devoir celle de fon églife. Nous retournons maintenant dans nos diocefes , pour affermir vos peu– ples dans les fentimens de refpeél: & de vénération dont nous fommes nous– mêmes pénétrés. Nous nous y appli– querons à leur faire comprendre le bonheur commun , que nous goûtons d'être gouvernés pu un Prince fage , éclairé , fecrcr dJns res voies , impé– nétuble dans (es delfeins, éguirable, fans p1ffion , gui fait faire trouver à tous les étais , & à rous les condi– tions un parfait repos dans une parfaire obéilfance. Nous avons l'honneur d'approcher du trône de Yorre Majellé , avec une refpeél:ueufe confiance , (a religion & fa bonté nous l'infpirent, & une fe– crete joie nous annonce qu'elle dai– gnera être fenfible aux témoignages d'a· mour & de zele , que nous aurons le bonheur de lui donner dans le cours de notre alfemblée. Nous favons que l'autorité Cuprême ell une émanation de celle de Dieu , établie pour vei lier à la conduite & à la félicité des peuples : exercée avec la. fagelfe & la jullice , dont V. M. ell: remplie, pour"rions-nous nous difpen– fer d'aimer & de refpeél:er cette même autorité ~ Ce n'ell: donc pas feulement un de– voir politique, & un hommage exré– rieur, que le premier corps de votre royaume vient rendre à la majellé & à la fplendeur du trône; c'efl encore un hommage propre & particulier que nos cœurs conduirs par les mouvemens de notre amour, vous offrent tous les jours en fecret. Ces fentimens , SIRE , vous font dus, & jamais Prince ne les mérira plus que Votre Majellé. Prévenu des plus précieufes bénédiél:ions du Ciel , li– dele à Dieu , tendre pour vos peu– ples, fupérieur aux plaifirs & maîrre des pallions , vous avez toujours faic paraitre les venus les plus pures , & en même temps les plus conformes à la difpofition des événemens & des con– jonél:ures ; tantôt nous avons admiré b modérarion de vos defirs , la dou· ceur de vos (enrimens , vocre amour pour la rranquillité de vos peuples i tantôt l'élévation de vos cQnfells • !a http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence