Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1759 Suite d~s Harangues du Clergéfaites J nos Rois: féré à fJ jutle punition des anciennes taure• , les précautions capables d'en prévenir de nouvelles. Nous nous conformons , S 1 RE , re– ligieuCcmcr.t à \'OS ordres ; mais nous vous demandons avec les plus refpec– rneu(es inllances , qu'ils [oient par-tout réguliérement (uivis. Ne permettez pas que l'appui dont vous nous honorez. , nous devienne inutile , ni que de v1ins ombrages (ur une puilfancc, que J. C. nous a donnée pour édifier, & llùn pour détruire , craver(ent les fruits de notre minillere. Une prévention trop déclarée contre un jugement de l'églife, que vous avez rcvêru, S 1 RE , de votre autorité , & l'impreffion des troubles qu'a caufés dans ce royaume, non pas ce décret apotlo– lique ; mais , pour me fervir des termes m~mcs de V. M. le refus de s'y foumettre, déterminent trop légérement les efprits à accu fa les évêques de précipitation & <l'inquiétude, d1ns les démarche,s qu'ils fonc contre les réfraéhires. Ils dilli– mulent bien plus de fautes de leur part, qu'ils n'en relevent, & ils n'en punif– fènt aucune dans toute la rigueur des loix canoniques, autorifées par Votre 1·hjellé. , Les hommes , S1RE , font elfcntielle– ment imparfaits, & les plus (aints par leur état, & par leurs redoutables fonc– tions, ne font pas toujours exempts des défautsque l humanité rend prefque iné– vitaules : mais vouloir prêter à tous les oints du Seigneur des intentions perver– fes, & Cuppo(er que la pallion & le ca– price (ont le mobile de toutes leurs ac– tions, & le principe de toutes leurs vues, c'ell: connoÎtre mal la religion que nous cnfeignons , & avoir une étrange idée de la foi, dont on ne peut raifonnablement !1e1;fer, '1lle notre divin maître n'ait con– fié le dépôt qu'à des prévaricateurs. S'il s'en trouvoir quelques-uns parmi nous, qui excédalfent dans les mouvemens de leur zde , l'intérêt de l'unanimité efl alfoz (enfible & alfez prelfanr, pour en– g1ger l'épifcopat à redreffer leutsfames, a~ec_ la prudence qui fait également , & r~prm1er les enrreprifes des ennemis de la reiigion , ~.: arrêter les indi(crétions de fes délènfeurs. Ce fera, S1nE, le fruit des conci– les provinciaux, fi Votre Maiellé en veut bien permettre la tenue réguliere. Nous ofons vous fupplier de l'accor– der à toutes les provinces de votre ro– yaume, & en particulier à la province de Narbonne , dont les vœux unani– mes onr été écoutés par l'affemblée gé– nérale du Clergé, qui en a reconnu les befoins, fondés fur plus de raifons • qu'il ne m'eft permis d'en elCpofer à Vo– tre Majetlé. Ces alfemblées fi utiles pour la con– fervation de la foi, ont particuliérement pour objet d'en rendre le langage uni– forme , de rétablir la vigueur de la ilif– cipline , de réformer les mœurs , de maintenir l'ordre de la hiérarchie , de corriger tous les abus, & de mettre les évêques , féparément inllruits de leurs devoirs, ·a portée de fe concerter fur des points auffi ctîentiels. C'eft dans ces alfemblées convo– quées par la permiffion de V. M. tenues fous vos yeux, conformes aux maximes de votre royaume , & qui ne peuvent jamais être contraires aux femimens & aux droits d'un Roi Chrétien ; c'ell dans ces alfemblées , dis· je , que pourra re– naître le calme après lequel nous fou– pirons , & qui ne fauroit fe trouver que dans la foumillion aux décrets de la foi, & dans l'obéilfance à ceux qui en font les juges. Ce font les évêques, Sr RE, & les évêques feuls. C'eft à eux qu'il appar– tient d'en décider le• dogmes , de les cnfeigner, de les expliquer, de les ga– rantir , d'en établir également la ceni– tude & l'écuménicité, & d'y foumettre tous les peuples. Vous même, S 1RE, vous ne les tenez que de nous; & ce n'ell qu'après les avoir reçus de notre bouche que vous en prenez la défen(e , & que vous leur accordez. vone royale pro– teétion. Notre confiance ne peut être plus furement placée : quand nous ne ferions pas dans l'habitude de dépofer un fi grand intérêt entre vos mains ; votre z.ele nous en feroit une regle , & la liberté de recourir à Votre Ma– jellé feroit pour nous un véritable engagement. La foi ell à la vérité in– dépendante des fecours humains ; elle fe fait jour par elle· même , & elle ho– nore ceux dont elle veut bien s'ap– puyer: mais les hommes ne (ont plus tous alfez. religieux , ni alfez fi~~le,s , pour ne fuivrc que par pure fideh_t~ la rehgron http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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