Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

17 5[ Suite des H,ïrangues du Clergé faites à nos Rois. 1 7 5?. mettre volontlirement une partie de C• que nous lui avons libéralement olferr. fa Iumiere, où cet avenir , qu'antici– poient tous les vœux de vos peupks , coinmence à 11ous être préfent; où ces efpérances, qui n' étoient pour nous que d~s préüges flatteurs, fe changent en de falmJires elfets; où depuis que Vorre l'vhjellé tient die même les refnes de l'état, l'ancienne forme du gouverne– ment rétablie par vos ordres & fous vo· tr. conJuite, Vl peu·à·pcu ramener nos anciennes profpéntés, & remettre com– me par degrés l'empire François dJns fon premier iullre. Cc fera, S1RE, le fruit de vos Coins, ce fer1 le fruit, & d's exemples , & des leçons de votre augulle bifayeul ; vous y ferez fervir cette maruriré de réfle– xion , qui dans vous prévient de fi loin la maturité de l'âge; ce fonds de bonté, de modération, d'égalitC: d'ame, qui ne fe porte en toutes chofes qu';\ !'équité & à la droite raifon ; cet cfl'rir de religion & de piété , fi rdre dJns l'éclar de la grandeur, & beaucoup p:us rare dans le feu de l'adolefcence: enfin, toutes ~es qu.:irés, que d'une mJin libérale l'au– teur de la nJture vous a d~pJrties, & dont les Rois !ont égale:nent refponfa– b!es , Cuit à Dieu , de qui ils les ont reçues , foie à le~rs fujets pour qui elles doivent être employées. Entre les fujers Je Votre l'vlajellé , & dans le corps de votre royaume le Cler– gé compofe le premier ordre: mais autant que le dillingue la puilfance fpirirue!le qui lui ell confiée d'en· haut, autant ell– il attentif i ie dillinguer par l'attache– ment le plus refpeliucux à la puilfance tem1>orelle , en qui il reconno1t l'image & révere la maJellé même du T 011t– Puilf1nt. C'ell dans ces fentimens, S1- llE , que nous avons Cil queloue maniere oublié les befoins p;,rticuliers de nos provinces, pour ne penfer qu'au befoin commun de la monarchie , & qu'à foi; foutien. Ce grand intérêt nous a af– G:mblés; & plus il nous touche fenli– blement , plus il nous ouvre les mains, & nous fugg~re des relfo11rces inef– pérées, pour y fournir prefque au-de– là de nos f.:irces. Yorre 11 ,J.je !lé l'a vu elle-même , elle y a eu égard , & par un trait fingulicr de fa magni– ficence & de fa piété , qui ne s'ef– facera jamais de notre mémoire, & que nous tranfmettrous fidelement à nos f.lcce[euu , elle a, voulu nous 'e- Nous pouvions , en de trilles , mais fideles peintures, expofer à vos yeux la défolation de tant de diocefes , épuifés par les fréquens efforts que nous avons faits , dans des conjonliures auni diffi– ciles, que l'ont été ces temps pénibles & onéreux, donc toute la l' rar.ce s'cfl relfencie: nous pouvions repréfenrer à Votre Majellé, tant de maifons reli– gieufes reliées fans fonds; tant d'épou– fes de Jeius-Chrift privées des fecours les plus nécelfaires, & obligées de les mendier dan& leurs familles; tant d'égli– fes à demi détruites dans les campagnes, & fur le point de leur ruine ; faute de moyens pour les réparer ; qes autels confacrés au Dieu vivant, mais telle· ment pauvres, que le fervice divin ne s'y peur plus faire avec décence, des béné– fices en nombre réduits à rien. & dont il ne relle que les feuls titres ; des paf– teurs dans l'impuilfance d'a!liller leurs troupeaux pauvres & languilfans, parce qu'eux-mêmes ils ont à peine de quoi fubfiller. Toutes ces confidérations , S1RE, n'ont point retreci nos cœurs , ni ref– ferré nos largelfes, d'autant plus abon· dantes , qu'elles iont plus gratuites , & que nos immunités facrées fubfilleront à jamais , fuiyant l'exprelfe déclaration de Votre l'v1ajellé ; déchu tien mémo– rable , déci.ration diélée par le même efprit dont furent animés les Clovis, les Charlemagne, les faints Louis : elle palfera aux âges futurs, elle fe perpétue– ra dans la pollérité , comme un monu– ment authentique de nos droits li julle– menc reconnus , & fi iolemnellement confirmés. Nous n'avons donc pas ieule:nent cn1 ne devoir rien m'!nager en faveur d'un prince équitable& bienfaifanc, qui rece– vra d'une part & répandra de l'autre; mais par·delfus tout, nous avons jugé , que nous ne pouvions trop nous intéref– fer à la gloire d'un prin'e religieux & Très-Chrétien, qui lui même, comme Fils aîné de l'égliie, s'intérelfera toujours pour elle & la protégera: qni relevera l'honneur de l'épifcopat, attaqu.! en plus d'une rencontre, & plus d'une fois lezé par les réfillances opiniâtres de l'erreur: qui maintiendra la foi de fes peres , &: http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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