Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

141 Ev;que de Saint Brieux. M. D. LXXXV. 14t Je vous dirai davantage, S1RE , vous qu'elles foienr bien difpenfées, & que la fres plus obligé à, conferver les. ,bief!S de cupidité&; ,néiiligen~e ?'aucu~s d,ifpenfa– )'églife & empocher leur ahenat1on , teurs de 1 eglife don <tre blamee , non defquel~ vous êtes ordonné de par Dieu pas les amples richelfes de I'églife. C'ell: défenfeur , que ceux de votre couronne ; chofe dont on fe doit émerveiller ( dit le d'autant que les bien~ qui font. de I'é- mêi:r'e P~~fper) I',églif~ de J. C. a rr~p, glife , font du domame de Dieu ; la & l amb1t1on & 1 avance des mondains caufeduquel eft préférable à toute autre; n'a pas alfez. & fa polfellion de ce qui cil: tenu fou$ Les immeubles des églifes font defti– fon nom, & pour lui eU plus fainte & nés non feulement pour les temps pré– excellente que route autre polf<llion ap- fens, mais aufli pour les futurs, à I'entre– parcenante aux hommes. Au moyen de tieu des minilhes , nourriture des pau– quoi tant s'en faut que deviez ou pou- vres,fubftencaciondes pélerins, rédemp– viez diminuer les biens de l'églife, que tion des captifs, & autres néceflirés qui vous êtes tenu & obligé de les multi- font continuelles, & ne celfencen l'églife; plier & augmenter. Ce qui eft de telleim- qui eft la raifon pourquoi, combien que portance, & eftimé tant nécetTaire , que pour la feule caufe de la rédemption def– connoifliez pour le devoir de V. M. en- dirs captifs, il foie permis de vendre les vers Dieu, qu'au concile de Mayence, facrés vailfeaux des églifes; toutefois il tenu fous !'Empereur Louis·le-Débonnaire n'ell permis de vendre les immeubles pour Roi de France, où prélidoit Raban, ar- quelque caufeque ce foit, comme a été chevêque dudit lieu, perfonnage très- ordonné aufixiemeconcilegénéral,cenu:l. recommandable en I'églife , tant pour fa Conllanrinople y a plus de neufcents ans. vie, que pour fa fainte doll:rine , ell or- Ce qu'auparavant liérroicement avoir été donné que quiconque par importunité, défendu , que par le conçilc tenu à Ro– qui ne peutprocé,ler que de malice, au- me par le PapeSymmachus,l'an 504.n'ell roit entrepris de divertir le Roi de fo11 mêmement permis au Pape, pour quelque bon propos, pour la confervation des caufe que ce foit, aliéner les immeubles biens de l'églife, ftît excommunié & re- de l'églife, fur peine d'anathême. tranché de l'églife , ores qu'il fût utile & Ec combien que fous Carloman , nécelfaire au Roi pour les autres biens Prince des François , en un fynode tenu temporels & tranlicoires, appartenans à à Lepcines l'an occ. xu1. por leconfeil fa couronne. des evêques & du peuple chrétien, pour Je fais bien qu'à tout propos l'on nous les grandes guerres & invJfions que les oppofe l'immenfité des richelfes de l'é- voifins de ce royJumc voulaient faire , glife : l'on nous met en avant grJnde fut ordonné que l'on arrêr~roic quelque quantité de millions de notre revenu : certaine p3rtie du revenu du bien ecclé– l'on fait éuc fur des fuppucacions faites fi1!~ique, qui feroir baillé en titre de,,,~. à la fantailie de certJins perîonnages coire ou cenfi1·e , pour en avoir Jrgent oi(ifsà bien faire, & très-occupés:\ mJI qui feroit employé pour îoutenir la guer– fa1re, at1xq11els je,.ne \'eux aurre111cnc ~é· r~: ro11tefois c~tte :iliénation n'était /Je~­ pondre , liiion qu ils fe trompent & sa- peruelle, mais temporelle , & fa lo1t bufenc de plus de la moitié , & n'y au- cependant bJiller à I'igliîe quelque ar– roit pls grand intérêt qu'ils demeuralfent gent pour reconnoilfance; & où le pre– e11 leur erreur, 11~éroit qu'ils voudraient 11e11r mouroir, la terre retournait à ]'é– bien, S1RE , que foi leur ftlc ajoutée , glife, & les contrats éroient faits à celle pour vous inciter de prendre & vous fai- condition , 9ue tou;onrs falloit que la lir des biens de l'églife,ou pourlemoins terre retourna!;\ I'églile. d'une bonne partie d'iceux ; & par ce lvhis que pourra dire ou penfer b moyen au dommage de l'églife, fous vo- pollérité, qu3nd par les monumens qui tre autorité faire leur profir. lvfa's je diroi demeurent des chofes qui font palTées d.wanrage, S1nE, & leur mettrai en ~vant, en leur temps , elle entendrJ l'immen– cequ'un gr.nd & faine perfonnJge, difci- lité des Commes excédJnt b valeur de P!e de.~~- S. Augullin, ProCper , nocif plus 1·ingt-cinq ou trente millions d'or , d Aq111Dine, évêque de Riez e:i Proyen- par 1·otre autorité impofée depuis vingt– ce, leur _rcpond, difanc que I'ég!ife ne cuarre ou vingt-cinq ans, & pri!es fur peut avoir trop de richelf.;s , pourru l' <'glife fous les noms de décimes , fub· • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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