Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1 ; 9 Remontrance de Monfieur !' Angelier ;' '140 cil donnée ault eccléfiafliques de mépri- votre couronne, & éunt votre Jo:naine. fer la rigueur de la difcipline, & fe mo- Plus favorable a été à la fynago3ue des qtter de l'autorité de leurs évêques. payens, Symmlchus, prévôt de Ho:ne • Que li nous fommes mal maintenus en fJJyen, lequel dit être le d~voir d'un bon nos juri(liic1io11s, nous le f om1ncs encore l 1 rince de s'auc;111enter, non 3\'CC Ir. dom... dav.rntage pour le regard de nos immu- mage des biens dédiés aux prêtres; mais ni tés, foit pour nos perfonnes , foitpour par. les dépouilles des ennemis',, . . les biens, defquels feulement nous Com- Srn.E, le bien 11nmeuble de 1 eghfe doit mes difpenùteurs. être en relie force confervé, qu'il ne doit Carqua•1t aux perfonnes, en la ph1pert être non plus aliéné que la m_ême églife. de \'OS villes l'on contraint les eccléfialli- Et tant s'en faut que vous pu11liez vous qucs ,\ faire !!Uets, gJrder porres ou met- approprier indifféremment du bien acquis rre gens pot~r eux, loger gcns-d"armes , à l"églifc, que vous ne pourriez raifon– fournir aux munitions, font tJXés aux em- nablement & juflement prendre , & vous prunts &: frais communs des vil!es; & gé- accommoder de celui que par la libéra– néralemcnt n'ont?lus d·immunité en relies lité de vous ou de vos prédéce!feurs, !'é· charg~sc,uc les roturiers , & gens du tiers glife auroit acquis. A Dieu ne plaife (die état: combien que de droit, & par les le même Symmachus) que telle opinion anciennes loix de France, portées ès ca- entre en l'efpritd'un bon Prince, que ce pitulaires de Chnlemagne & Louis le qui a été donné du public à aucune per– Débonnaire, ils en foieat entiércment fonne, (oit eflimé demeurer en la puif– exempts, à celle fin que librement ils fer- fance & droit du fifque & du Prince, pour vent ;\ ~)icu, & que par aucune nécellité le pouvoir Ôter ou s'en approprier. Ce ils ne foicnt retirés des divins offices. qui efldcfliné pour la nourriture des prê- Ec quant aux biens de !' églife, SrRE, je tres & Ponti lès ~ui préfident en la reli– fuis honteux de vous dire qu'ils femblcnt gion ( dit le meme Srmmachus) doit n'avoir été baillés à!' églife, fi non pour les être plutot etlimé pour remede & foulas prendre à toutes occafions, & pour s'en de ceux qui donnent, que large!fe faite fcrvir fous couleur de feintes néce!lités. auxdits prêtres & Pontifes. Plufieurs font qui fe difent carholi- Par les conflitutions impériales , ell ques, & _veulent être vus grands z.éla- expre!fément défendu , que voire au reurs de la vraie religion, lefquels route- cas où il échet aliénation de l'immeuble fois ne demandent autre chofe, finon la de l'églife ; ce qui aura été baillé par dillip1tion des biens de l'églife , ne con- !'Empereur , ne pourra toutefois être fidéranr qu'ils font confacrés à Dieu , aliéné. C'efl pourquoi au concile pre– lequel en efl le feigneur & propriétaire, mier tenu à Orléans fous le Roi Clovis, & Jefus-Chrifl qui efl l'époux de l'é- el1 ordonné que ce que le Roi aura glife, que lefdits biens font les vœux donné à l'églife en obligations ou rer– des fideles , le prix pour racheter les res , demeure inaliénable pour les ré– péchés, patrimoine des pauvres, l'ali- parations des églifes , nourriture deg ment & earretien des fervireurs & mi- prêtres, entretien des pauvres , & rachat ni11res de l' églife. des captifs. Pour cette caufl: !'Empereur Char- Au (econd concile tenu en h ville lemagne déclore en une fienne confli- de Valence en Dauphiné, à la requête turion, ropportée par l'abbé Anfegife du Roi Gontran , el1 ordonné par le en fes carirulaircs , qu'il veut non feu- fynode , que tout ce que le Roi aura lemenr conferver lefdits biens à cha- donné aux églifes, foit en terre, foit en oune églife; mais auffi de beaucoup les autre chofe, demeure, & que les fuc– augmenrer. ce!feurs Rois, n'en pui!fent rien dimi- Doncques , S1RE , vous pouvez afiez nuer ou ôter. Que fi aucuns des Rois fuc– connoîrre combien l'opinion de ce faint cédant à la couronne, ou leur pollérité & Yertueux Empereur el1 différente de préfumoit d'y contrevenir , ôtant ce celles que plufieurs ont aujourd'hui , qui auroit éte donné aux églifes , fût qur ofent avancer que vous êtes fei- puni du i:ierpétuel anathème du jugc– gneur des biens de l'é~life , qu'à routes ment de Dieu , comme meurtrier dei: occ~fions en pouvez felon votre volon- pauvres , & obligé au fupplice éternel té d1fpofer, comme biens apparrenans à comme facrilege. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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