Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Remontrances du Clergé faites à nos Rois. cucer les ordonnances rendues contre eux, fans avoir été renvoyC:s aux fu– pcrieurs ccclé!ialhques pour les. ~elever des cenfures dont ils eco1ent lies; ils retournent en triomphe exercer les fonc– tions dont ils &voient été privés : mais de toes les coups qu'on ofe porter fous nos yeux à la juriCdiélion ecclé!ialli– que , ii n'en ell pas qui nous contrt!le d•vantage que celui que lui a porté l'ar– rêt rendu le 26. juillet en faveur du lieur Lair, curé de !a paroilîe de faine Barche– lemi. L'official de Paris avoir, enconféquen– ce d'nneinfonnacion jucidique, & fur les conclurions du promoteur, ordonné que ce curé comparoîcroit pardevlnt lui, pour êcre interrogé fur les faits réfulcans de l'information; & pour évi– ter la profanation des faines mytleres, il avoic pu une Cage précaution, pro– noncé contre lui un interdit des fonc– tions de fes faines ordres. Le lieur Lair appelle comme d'abus du jugement de l'officiJI, il intervient un acrêc qui défend indillinélement de mettre la fentence à exécution, fans renvoyer, comme il écoit de droit & d'ufage, le lieur Lair pardevant fon fu– périeur dans l'ordre hiérarchique, qui feu! pouvoit le relever de J'incerdic· tion portée par la fcncence : ell-il une contravention plus formelle à vos dé– clarations , & notamment aux articles XXXIV. XXXVI. XL. & XLI. de l'édit de 1695. C'etl cependant en conféquence de cet arrêt qtte ce curé interdit monte à l'autel , y offre des facrifices facrile· ges, renrre dans touies fes fonélions, & adminillre les facremens, au fcan• dale de wuc Paris & de tous les gens de bien, qui en gémilfent. Les appels comme d'abus n'ont été introduits que pour remtdier aux en– trepnfes notoires & manifellcs; les Rois vos prédécelfeurs ont toujours ordon– né à leurs cours & juges d'être atten– tifs à ne point troubler, fous prétexte d• ces appels, l'ordre & la difcipline de !'églili: , ils leur ont même expref– fément enjoint de ne point arcorder de défenfes, lorfqu'il s'agirait du fer– vice divin , & de la correélion des mœurs. Où font, .'i1RE , ces entcepri– fes notoires & manifell:es dans les or– donnan,;$ d§ évequ;$ do1u noll$ ve~ nons de parler ? Les arr~ts accordés , ne renverfenc ils pas au contraire coute fubordin•tion dJns leurs diocefes. A la faveur de pareiis arrêts, il n'y aura bien– tôt plus aucune fubordination dans le Clergé de vos provinces. Q~'un évêque en effet zélé pour la rel1g1on & pour IJ difcipline veuille réformer les mœurs de fes ec~léfialli­ ques, bJn11ir l'erreur de fon dioccfe , . en preferver fon peuple, éloigner ceux qui l'annoncent; qu'il fe ferve conrr"eux des armes fpirirnelles que Dieu lui a mis en main , enduit devant vos tri– bunaux, il aura la douleur de voir que pu le plus monllrueux de tous les abus, un limple appel comme d"abus foullrait d'abord i fa jurifdiétion celui que Dieu même lui ~ . fournis , & rend par-là le mm11lere ep1fcopJ} abfolument inutile. Telles font, SIRE, les funefles fui– tes des arrêts de defenfcs qu'on pro– digue aujourd'hui; en peut-on trouver une preuve plus marquée , que dans· celui qui a éré accordé au curé de faine Ilauhelemi ? Et n'ell- il pas à cramdre , que cet attentat, s'il n'eft promptement réprimé , ne rende plus hardis plu!ieurs curés de Paris , déjà. fi fcandaleufement défobéilfans à leur archevêque, & ne porte l'efprit dïn– dtpendance dans tous les diocefes de votre royaume. A toutes ces entreprifcs on ajoute , SrRE , une notlvel!e ul11rpation , qui n'ell pas moins intérdfar.te pour les évêques ; on ne fe contente pas de les dépouiller de leur jurifdiélion, on veut encore leur Ôter, ou partager avec eux, le droit facré de juger de la doélrine , droit qui dt elfenciellement & privati– vement attaché à leur carJétere. Par un arrêt rendu Je 17. mai dernier le parlement de Paris a fupprimé une thefe, foutenue en Sorbonne , le 8. dll même mois, & fans y énoncer aucuhe propolition contraire aux libertés de vo– tre royaume, ce qui feu! pourroit.êcrc du relfort du parlement , on y a fléiri , on y a fait inhibitions & défenfes de fou tenir , écrire, enfeigner direélement ni indireél:ement aucune propàfirioa contraire à l'ancienne dolhine de l'é– glife. N'ell:-il pas vraifemblable que par cette forte de condamnation vague de· la Ùlcf; en général , on n'a eu C.ll Y}IJI Mm111u.im ii http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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