Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

131 Remoncra11ce de Mo11fieurl'Angelier, 13~ avez moyens très-faciles à cc faire , e,n l' occafion de ces, commen_des , les co~fi­ bien ordonnant , & vercueufement exe- dences & effromees fimomes font entrees cutJnr. en l'églife, au grand déshonneur de Dieu Et en un mot, S1RE, vous dirai qu'il ell & fcandJle des bons chrétiens <JUi voient plus expédient pour le fa lut de votre ame, les laïques , voire femmes , tenir les ab· que foyez juge & exafreur des fautes qui bayes, en jouir , difpofer, & trafiquer fe pourroienc commettre ès élefrions , comme de leur propre. foie en h forme de l'élefrion , foie en la En un fynode tenu l'an 84f. en la perfonne de l'élu, que retenant le droit ville de Thionville, fur remontré par de nomination , demeuriez fous le juge- les évêques i Charles-le-Chauve , le ment de Dieu , pour les fautes que pour- grand défordre qui écoit de fon temps riez avoir faites en votre nomination: car en l'adminilhacion des abbayes, parce quand vous nommez une perfonne in- qu'on les baillait à des laïques , lefquels digne, & que par due inquificion vous ne (outre qu'ilsgâtoient les biens des monaC: vous êtes informé des mérites , mœurs , teres ) donnoienc un grand fcandale à 1' oc– vercu , dofrrine, & autres qualités & ca- calion qu'ils s'entremeccoienc du régime pacicés requifes en la perfonne par vous des moines , réfidoienc avec eux , & y nommée , êces pu le jugement du grand commandoienc comme vrais abbés & ti– Le11n ,Pape, écri\-ant aux évêques d'A- tulaires. Lefdics évêques remontraient frique , refponfab!e devant Dieu de au Roi, que d'ainfi pourvoir aux monaf– couces fes fautes , comme participant & cere5, écoic damner & perdre ceux aux– communiquanc i fes p~chés. quels ils étoient commis, & provoquer Er d'autant que vous n'avez d'autre l'ire de Dieu & de fesSaints contre lui; & juge par-delfus vous , auquel devez ré- rendre fon regne malheureux. Par quoi rondre de vos aébons & intentions, que requéroient au Roi, qu'à l'avenir il ne Dieu: d'autant plus vous devez crain- commît les monalleres à autres qu'à re– dre fon jugement, qui fera (comme di- ligieux dévots , & inlhuics en l'école de foie !'Empereur Marc-Aurele) plus ri- Dieu; & où ne fe trouveraient religieux, goureux contre vous. on les commît à autres bons & dévotieux Par quoi, S1RE, fi vous dilférez de re- eccléfialliques, ajourant qu'où 1' on crou– rnetcre des élefrions pour cerraines caufes \'eroic qu'ils converfarfent mal , & ne qui vous retiennent, pour le moins con- proficalTenr à la religion & république, fidérez qu'il n'y a chofe en laquelle vous après avoir été averris s'ils conrinuoient devez mettre plus de foin, que vous en- en leur mauvaife convcrfation, l'on com– quérir des perfonnes lefquelles vous vou- mit en leur lieu aucres perfonnages meil– lez nommer aux évêchés. leurs & plus utiles, pourvu qu'ils ne fuf" Eft remarqué que faine Louis ne bail- fent laïques. loir le moindre bénéfice de la Sainte- SIRE, Prenant exemple fur la requête Chapelle de votre palais de Paris , & remontrance des derfufdirs évêques, au fi non à perfonnes bien choifies , de vie nom del' églife, nous vous fupplions <JUe approuvée , & de dofrrine finguliere ; tant que trouverez de bons religieux , les qu eût-il donc fait s'il eût nommé aux nommiez aux abbayes felon leur ordre , évêchés , auxquels celui qui préfide & qu'en défaut defd. religieux , aurres doit être irrépréhenfible, puifqu'il doit n'y foienc mis que bons eccléfialliques , corriger les autres. dévots & bien inllitués en la regle de Quant aux monatleres, j'ai particu- l'églife, excluant entiérement les bïques liérement :l vous remontrer les grandes de relies adminill:rations. perces & dommages qu'ils endurent à Vous me pardonnerez , SntE , s'il l'occafinn des commendes ; parce que vous plaît, fi j'ofe vous dire qu'il e!l: partie par la négligence, partie que l'a- impollible que vous profpériez, foie en varice & !acheté des commendataires , paix , foie en guerre , fi les abus conci– les édifices & bârimens des abbayes nuent en ce ro·1amne en la provifion & tombent en ruine, le fervice de Dieu de adminilharion "des évêchés & abbayes • jour à autre _y ell diminué, & en plufieurs & ne font par votre puirfance & auto– endroits celTé: la regle & difciplîne mo- riré retranchés. Ell fort :l confidérer nallique abolie, coure ditfolucion & cor- que la couronne ne dura que ouarre– ruptioo y ayant pris pied. Outre qu'i vingts aos en la)ignée des Méroueaus ,, http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence