Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

119 · Evtq:d de S.ii1u Brieux. M. D. LXXXV. 1 Ja Conllantin , fils d'Héraclirus, Empe- ce que religieufement avoic écé tenu e11 reur très-catholique , prenoit pour une l'églife de Dieu pour faine & facré, a été marque crès·cer~aine de. la ll~bilité de [o~ violé, p~ofané, ~il\é_, poli~ &corrompu: empire , que Dieu avoit en icelui plante les armees des ~erenques ccrangers , ap– fon églife catholique, comme étant fa pro· pellées, condunes, introduites, fouce– pre m:iifon, fondée fur la foi en lui , la- nues & Coudoyées pour ravager , gâter, quelle etl permanente & inconcu!Iible. ruiner_, faccager &. perdre .l~s émulaceurs Pareil fondement a eu cette moriar- de Dieu , de fa fainte rel1g1on & de vo– chie, laquelle depuis que l'églife catho- tre fervice; & oil ce royaume était la ré– lique y a été établie , n'a pu être ufurpée traite des catholiques étrangers en leur par aucun étranger, quelques forces que perfécution, en ce temps il~ y ont été l'on y etÎt voulu ou pu introduire; d'au- pillés, volés, déchaffés, exilés ou mis tant que les fujets,comme ils étaient en- à mort' qui en b tache qui jufqu'à pré– tiers & immobiles en la foi vers Dieu , fent a diffamé notre France. autli ils ont voulu de même connance la Or , Sm.E, graces à Dieu , mainte– garder :i leur Roi , lui rendant toujours nant vous remédierez à ces maux, & re– l'obéiffance qu'ils lui devaient. mettrez cette France en honneur , vous Mais depuis que l'hérétie y ell entrée , difpofant d'y établir entiérement le fer– & que le fondement de la religion catho- vice de Dieu, & l'obfervance de la fainte lique a été ébranlé, S1RE, par expérience religion catholique , par votre édit de avez connu que défaillant en vos fujecs réunion, ayant révoqué celui Je paci– la foi envers Dieu, & l'obéiffancc en- fication , ou plutôt de faétion. vers Con églife ; au!Ii envers vous ont dé- Car en vérité , tel édit ne fervoit qu'à failli & la fidélité & l'obéiffance: chofe moyennet & nourrir faétions & divi– qui apport: la ruine d'un état , parce que fions encre vos fuJets , & pervertir la fi– l'hérefie n'ell jamais fans faétion. déliré qui doit être rendue à Dieu & à. Cette France, par-deffus coures les au- vous; car vous ne pouvez vous affurer tres nations rapportait cerce louange , de la fidélité de celui qui n'ell fidele i qu'auparavant qu'elle fût chrétienne , Dieu, comme n'ell toue hérétique, quel– n'avoit eu en haine le nom chrétien , que protellacion qu'il fafTe au contraire. & depuis avoir reçu le baptême de Jefus- Ecrit fort bien Tertullien , qu'il n'y a Chrill , n'avoir engendre. aucun monf- autre différence entre l'hérétique & le rre d'hérélie: Autli qu'elle premiere, non payen, finon que le paycn en ne croyant, feulement par vœux, prieres & fainteté, il croit; mais l'hérétique en cro)'ant , ne mais aulli par armes, au danger de fa croit ; & ne faut ellimcr ciu'une bonne ••ie , avoit combattu & entiérement dé- paix & frrme concorde fe puiffe établir , fair les forces des hérétiques , ennemis où la paix a été tant de fois rompue, tant de J. C. qu'inconcinent après la connoif- d'injures & de torts faits de part & Cance du baptême de J. C. elle recueillit d'autre. les corps des SS. ?vlartyrs, mis à mort par Et pour plus au vrai_ parler ( comme les Romains, de la fujétion defquels elle enfeigne "érit.1blement Nazianzene) n'y s'était délivrée, & les avoit cnchafTé a p>ix à defirer que celle qui nous con– en or, & orné de pierres précieufes. joint avec Dieu: que fi elle ell faite avec Mais incontinent que l'héréfie a fenci Con dtshonneur, & en contraire à fa qu'elle a\'oit faveur & fupport en ce volonté , telle paix ell abominable & royaume, le nom de chrétien, c'ell-à- \'ituperable ; & au lieu de telle paix dire, de catholique, a été en horreur: la guerre ell :i louer & fouhaiter : car Jes vieilles & puantes héréfies prenant comme dit faine Cyrille , où la reli– leurs commencemens de Simon le magi- gion ell violée , le bon chrétien ne fait ci en , ont été ramaffées , renouvellées , état de la révérence de fes parens, com– nourries & mifes en avant : les corps me étant chofe inutile & périlleufe il des glorieux Marty~s expofés au feu, à quitte l'amour em·ers fes enfans & 'fes l'eau & au bourbier : les minillres de freres, il pdfere la mort à la vie, ef– Dieu & de fan églife injuriés, concul- pérant trouver par cette mort une réfur– quc's, battus, meurtris & cruellement reétion meilleure & plus glorieufe. maffacrés, les églifes , autels , images Partant, Sm.~ , cet édit vôtre de la -des famts démolies & brifées, & roue réunion de vos fujets nous a été tr~•-né· 1 http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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