Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

r s S3 Remontr'1nces du Clergé faites J nos Roi!. J J S4 l'aven;,._ La bonté de SoN ALTESSE sÉ· au nom. de V. M. dans toutes les pro– RÈNJSSIME détournera de moi un a11lli vinces, le réfultat de plulieurs confé– grand malheur. Je vous fupplie de lui rences tenues fur cette importante ma– communiquer mes tr~s-humbles repré- tiere, ne permettent pas d'ignorer qu'on fentations, & d'être perfuadé que ie fuis ne veuille alfujettir les biens ecclt'liatli– avec un auad1ement & un refpeét ques à ce fublide imprévu. infini. S'il ne s'agilîoit, S1nE • que d'ajou• 11oNSIEUR, A Paris le z.o. ter un nouveau poids aux différens far– deaux, que le Clergé s'eft impofé vo– lontairement pour votre fervice, il le \'o'" "1s-humble &: u<s- fupporreroit dans le lilence; & confolé obdlÎanc fecviccur • pu le plailir de pouvoir fe conformer juin Ifl.f. à vos il)tentions • il renonceroit fans t HENRI. archevêque de murmure aux mén•gemens que tant de T ouloufc, prélident. précédens efforts, & que douze années de paix lui donnoient lieu d'efpérer. Re1nonrrances du Clergé de Fran– ce, alf~111blé à Paris en l'année 1725. fJires au Roi, & préfen– técs le 1. fcpren1bre au fujet de la déclaration de Sa Majellé du 5: juin , 9ui ordonne la levée du c1nquanne111e. AU R 0 1, S1RE. LE CLERGÉ de France qui s'eft tou– jours fait gloire de donner à V. M. & aux Rois vos prédéceffeurs des preuves auffi effelèives que publiques de fon pro– fond refpelè & de fa foumiffion , fe trouve contraint de joindre au nouvel hommage qu'il a l'honneur de vous ren– dre aujourd'hui, de juftes plaintes & de très humbles remontrances. L'édit qu'il a plu à V. M. de faire publier pour la levée du cinquantieme en efpeces fur tous les biens de vos fu– jets , ne paroît pas , il eft vrai , regar– der les biens ecclétialliques ; ils n'y font pas nommément compris. li femble mê– me, que V. M. n'a pas voulu les y com– pr~ndre. L'édit ne charge de cette impo- 1it1on que les biens • dont ceux qui les poffedent font propriétaires, & les biens d'églife ne pouvant être polfédés que par urufru1t ' il paroît évident qu'ils ne font pas renfermés dans cette loi. · Cependant, S1RE, les ordres envoyés Mais, SIRE, l'extenfion quel'on don· ne à l'édit du cinquantieme, attaque di· reétement des immunités qui appartien– nent à la religion : elle déroge à des droits refpeélés dans tous les fiecles , reconnus & protégés par tous nos Sou– verains : elle livre à la main laïque des biens qui font confacrés par leur delli· nation • & dont les bénéficiers mêmes, qui feuls en font les adminithateurs, ne peuvent légitimement difpofer à leur ' gre. C'eft à la décence des temples & des autels, SIRE, c'eft à la fubfittance des miniftres de Jefus·Chrift & airfou– lagement des pauvres , que ces biens doivent être premiérement employés. Le Clergé ne peut fe difpenfer de fatif– faire autant qu'il eft en lui , à ces trois objets, il doit juger fi ce qu'on lui demande pour le bien de l'état, n'enleve rien aux pretfans befoins de l'églife ; il doit avant toutes chofes remplir l'intention des ames pieufes & libérales , qui animées d'un zele auffi édifiant que défintérelfé , ont fait i Dieu le facrifice d'une partie de leurs fortunes, & fon amour pou·r la patrie deviendroit criminel , s'il en fuivoitles mouvemens aux dépens du fonds dti déJlbt qui lui eft confié. Tant de faints Rois, S1RE, qui vous ont précédé, n'ont jamais voulu donner atteinte aux immunités, que le Clergé fe voit aujourd'hui pour la pre– miere fois dans la trille nécellité de dé– fendre: ces grands princes ont toujours trouvé dans le premier corps du ro· yaume des reffources ~utli p~o~ptes qu'abondanres : les plaies qui ener• vent aél:uellement fes forces , en font de http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=