Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

11 S Remonttttnce de Monfieur d'Angennes; 1 I ~ qui vous ront fai.es de plulieurs façons' contraire eu foin à le conrerver & aug– auxquelles votre bonté & bénignité na- menter, & en leurs plus grandes affaires rurelle, & libéralité plus que royale, & plus dangéreufes, ont plutôt b:îti des ne vous permettent pas de téliHer viri- é&lifes, ou enrichi celles qui l'étoienc lement , participez à toutes ces fautes. de1à, & augmenté le nombre des fervi– Partant nous fupplions très-humblement teurs & minilhes de la maifon de Dieu, Votre !Vlajellé conJidérer Ji ne Commes que pris le bien des ecclélialliqucs pour pas plus alfeétionnés à votre fervice & leurs finances, ou accommoder leurs commodité , quand nous delirons, & fen·iteurs & gens de guerre. vous exhortons & prions vous déchar- Nous vous fupplions donc très-hum– ger de ce fardeau, & éviter le grand blement, S1RE, ne vouloir plus prêter hafard qu'y courez, que ne font ceux l'oreille à tels confeils & propolitions; qui vous confeillent le contraire : difant mais rendant à Dieu ce qui ell à Dieu , pour h meilleure raifon qu'ils ayent, comme voulez être rendu à Céfar ce que n'avez autre moyen de récompenfer qui ell :\ Céfar, c'ell-à-dire, à V. M. vos f.:rviteurs. Parole & propolition que l'obéilfance, fervice & fujécion que lui je n~ craindrai point de dire être mal devons, ne pcn(i::r plus que jullement & entendue & digércie ; & Je penfe aulli avec raifon, vous puilliez ufer des biens p:ulieurs de ceux qui le difent, ne l'en- de l'églife, pour récompenfer ceux qui tendre pas bien, & n'en conlidérer pas vous ont fait fervice aux guerres ou ail– la conféquence. Les bénéfices (qu'on leurs. Ceux qui y er.trent par·H, n'en– appelle) & ces fupériorités en l'églife, trent point par b porte , & font, com– à les prendre comme on doit, & s'en me dir N. S. !arions & brigands. acquittant comme Dieu l'ordonne & Et pour conclure le moyen qu'avons commande, font plutôt charges & fer- à vous préfenter pour l'execution de vo– vitudes , que bénéfices & commande- tre édit, nous fufplions très-humble– mens. Et en penfant récompenfer vos ment V. M. qu'i vous plaife , imi– ferviteurs par ce moyen, vous leur don- tant ces bons Rois de Juda , qui ont nez un lourd fardeau, qui n'ell pas une témoignage en l'écriture d'avoir été petite conlidération , laquelle lailfant à agréables à Dieu, tenir la main i ce que part pour cette heure, je dirai que c'ell par une bonne réformation (laquelle n1ettre la charrue devant les bœulS , de nous delirons & jugeons être nécellàire, faire les biens ecclélialliques donnés à que prenions felon le concile de Trente ) Dieu & à ceux qui s'emploient particu- le temple de Dieu foit réparé en fes liérement à fon fervice & minillere de pierres vives, qui Commes nous autres fon remple, ferfs & fujets à la récom- les miniHres. Que par cette réformation penfe des aélions temporelles & féculie- nous puillions nous fanétifier premiére– res; & ce que les Rois vos prédécef- ment , & Ôter toute immondiciré du feurs ont offert à Dieu & à fon églife, fantluairc, qu'il vous plaife , re:idant les pour remercîment & aélion de graces éleétions ,] l'églife ès bénéfices deétifs, <les viétoires qu'il leur avoit données , ouvrir & faire ouvrir les portes de la & faveurs qu'il leur avoit faites ; & en maifon de Dieu, afin que les lampes reconnoi!fonce que le tout venoit de puilfent par même moyen être allumees, lui , l'Ôter à Dieu & à fcs ferviteurs , & ]' églife remplie de bons pafleurs & pour le donner à ceux qui vous peuvent gens doétes , qui par leur exemple & avoir fervi, ou à la guerre, ou ailleurs, bonne doétrine enfeignent les autres, comme Ji le bon fuccC:s que vous pou- maintiennent chacun en l'obC:ilfance de ve:r. avoir eu, venoic plutôt d'eux & Dieu & b vôtre ; qui vous plaire ôter de leur force, vaillance ou prudence & l'opprobre qui ell parmi nous, & tant fage avis, que de la bénédiétion de de larrons & excommuniés qui font en Dieu. Vos prédécelfcurs , S1RE , & ces la maifon de Dieu, approuvant & trou– Rois Très-Chrétiens, auxquels avez fuc- va nt bon ; même par votre édit, nous ré.dé , ont toujours fait granrle con- y exhortant à procéder , par les voies fc1c·ice de toucher au patrimoine de de droit , contre tels confidentaires &: J. C. car ainli jullement pouvons-nous fimoniaques, & déclarer qu'entendez. a;ipeller les biens de l'églifc, & en in- tous bénéfices ainli tenus, être vacans tervenir le légitime ufa1;e. Ils ont a1.1 & impétrables , pour y C:tre prompte· http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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