Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

113 Ev~que & Comte de 1.toyo11. M. D. LXXXV. r r 4 SiRE, ce Roi dont la. mémoire etl en l'our nous apprendre q.ue les viél:oircs & bénédic1ion envers Dieu & les hommes, forces du peuple de Dieu font plus en fa faint Louis l'entendait fort bien; lequel, bénédiélion, & pour les bonnes prieres ainli qu"a écrit Floard , qui <toit fon de fes fcrviteurs, qu'en !a multitude des chJncelier, revenant un lien ambaffa- hommes, grandeur des armées, & for– deur de Rome , & lui rapportant entre ces des gens de guerre. Il n'y a point de autre.s plufieurs aff~i~es dont _il_ avoit r~ifon ni. moyen d'être entendu & e~au­ traite, cette autonte & penn1füon de ce de Dieu, quand ce qui devroit 1 ap– nommer aux bénéfices é-lellifs : Je vous paifer, l'offenfe. Et nous ne pouvons fais, dit-il, bon gré d'avoir fi bien traité douter qu'il ne le foit grandement par les mes autres affaires ; mais de cette auto- défordres qui font trop communs aux rité de nommer aux bénéfices élellifs monal1eres, qu'il n'eU jl befoin repré– que m'avez rapporté , je ne la puis ap- fenter plus patticuliérement à Votre lv1a– l'rouver, fachant quel hafard & danger jellé; elle n'en fait que trop , & les j'attirerais (nr moi & mon royaume , & moines de ces maifons mal réglées, font jetta (oudain la bulle dedans le feu. en ce temps la fable du monde. Mais nous Nous reconnoilfons bien & avouons vous dirons bien que la plûpart de ces y avoir plulieurs fautes & bien grandes maux viennent pour y avoir de mauvais aux éleétions; mais :mffi dirons - nous chefs , & peu foigneux de leur devoir , avec vérité , qui fera aifé l prouver, & de tant de confidentaires & cul1odi– qu'il n'y en a point tant eu à beaucoup nos qu'on appelle, dont votre royaume près, en fept ou huit cents ans qu'elles ell trop rempli. Ils ne font que s'en mo– ont duré en France; comme y a eu en quer & rire, combien que ce foit la. foixanre-dix ans , quïne font encore ac- pure vérité , quand nous leur difons que complis depuis qu'elles ont été ôtées. ces gardiens de bénéfices, & ceux pour Et ce peu de monaUeres & maifons i:f- qui ils les gardent, & qui en jouilîenc quelles, ou par leur pauvreté , ou par fous leur nom , font de droit excommu– bénéfice lingulier de Dieu, l'élellion etl niés, tenus & fujets à rellitution; & demeurée, nous font voir clairement par que mourant fans avoir fait pénitence• les bons réglemens qui y font, & diCci- le Paradis n'eU point ouvert pour eux. pline bien gardée, quelle dilférence il y Ils le fentiront quelque Jour à leur dom– a, & commodité de l'un à l'autre. Pen- mage. Mais pour votre regard, S1RE , je fez , S1RE , quel plaifir & contentement dirai que c'efl une chofe pleine d'oppro– ce feroità Votre ~1ajeflé (dont les ac- bre à unroraume très-chrétien, & fous tians extérieures font puoîrre une dévo- un Roi Tres-Chrétien, d'ouir des gens tion extérieure, & un cœur adonné à laïques & mariés , des gens de guerre• piété,) de voir tous les monaflcres de qui portent l'épée au côté , & même des votre royaume , tant de belles & grandes femmes dire , mon bénéfice , mon ab– maifons remplies de religieux , bien ré- bai•e , mes moines, mes religieux , tail– glés & réformés; comme font encore les Ier , ordonner , difpofer non feulemenc Chartreux & CéleUins, les maifons fous du revenu temporel, mais du gouverne– la réformation de Chefaubenoill, & ment & nourriture des religieux & or– quelques aurres où l'éleétion etl demeu- nemens des églifes, & mê;,,e du' fervicc rée ; quelle force ferait - ce à votre divin comme il leur plaît; prendre la royaume & i vos armées , tant contre meilleure part des fruits pour eux & vos ennemis de dehors , qu'au dedans du leur ména3e , & en lailîcr la plus petite royaume; & même contre ceux qui s'é- à Dieu & (es ferviteurs. Ec pour être la levent contre Votre Majetlé & autorité, confufion entiere, il fe trouvera des ab– que les prieres de tant de fainres perfon- bayes d'hommes données ;J des femmes nes , & leurs mains levées à Dieu pour & qui , fous le nom de quelque gardien' la canfervation de vous & votre érat 1 en jouilfent ; & des abbay.es de fille; Le peu~!~ de Dieu combattait contre données:\ de jeunes hommes, qui, fous les Amalccites, & Moyfe étant en la le nom de quelque abbelfe , mife par montagne, levait les mains à Dieu, & force & violence, iouilfent du revenu._ l~ peuple ch1tro_it (es ennemis' & étc;>it T':'ur cela' S1nE' en bien pour irriter viétorieux ! mais quand Moyfe raba1f- Dieu contre votre royaume , & même fo1t fes mains , le peuple étoit vaincu , contre vous , qui , par les importunités H http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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