Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1411 _ Remontrances du Clergé faites à nos Rois; 141 z. pl• G 1., tenir les évêques dans ce droit & cette de x v 111. parle des monitoires , elle giands vi- puilfance. s'accorde avec lesdécifions canoniques; ,,;,~s a< 1''. IV. Taus les juges royaux & fubalter- car quand elle dit , que les évêques of!iciaui ac ' d l' · 1 r d d ' d d rJ•"' des nes , fous pretexte e arnc e 1econ u Den onneronr que pour e caufes gra- :'.,.;,o;rcs, cirre fepc de!' ordonnance du mois d'août ves , fans douce elle leur en lailfe le ju– c'efi "'"- de l'année 167'.'.l. donnée pour les matie- gement. /,°"'~.f,i' res criminelles , coniraignent les offi- La feconde vérité e!l:, que le moni– q~~\, ivi- ciaux à peine de faifiede leur temporel, taire doit être feulement donné infuôji– qu:s vculcnr de donner les monitoires qu'ils ont per- dium, par maniere de fecours, & au dé– bienli leur mis d'obtenir ; & d'amant que par l'arti- faut de cous autres moyens de preuve• cou "· cle premier il etl dit, que les monitoires parce que l'excommunication eft un re- pourront êcre ordonnés fans aucun corn- mede extraordinaire , qui doit être ré– mencemenr de preuve; ces mêmes ju- fervé à l'excrêmité: c'eft la décifion du ges, fur une fimplc plainte, permettent même concile de Trente; & ceux qui d'obtenir moniroire; & parce que l'arti- ont écrit de cette matiere avant même cle v. de la même ordonnance porte , ce concile, one toujours dit, que l'ex– qu'en cas que le curé ou fan vicaire re- communication ne doit point avoir de fufe de publier le moniroire, la publi- lieu, quand il y a une autrevoiepollible cation en pourra être faite par un prêtre pour "voir des preuves: il eft donc juil~ nommé d'office par le juge; ces mêmes que l'on cherche toutes les voies d'a– juges laïques commettent tel prêtre qui voir preuve , & que l'on commence au leur plaît & qu'il agrée aux parties; fou- moins de procéder pour avoir des preu– vent m~me ils commettent des prêtres de ves, avant que de demander ce fecours mauvaife vie, fcandaleux & lies de cen- extraordinaire de l'églife. fures eccléfiaftiques. La troifieme vérité eft, que le moni- Ce procédé el! très-pernicieux à l'é- taire doir êcre feulement pour caure glife & au falur des ames, aulli bien grave & qui foie non feulement péché qu'il etl contraire aux loix divines, ca- mortel, mais crime énorme & fcanda– nnniques & civiles. Cecce propoficion !eux, pour plufieurs raifons; la premi&– eft fondée fur trois véricés: la premiere, re , parce que c'etl la dernierc peine de qu'il appartient aux évêques de juger l'églife, & elle eft appellée <ttrn& mor– des coufcs des monitoires : car puifque tis damnatio, parce qu'elle met les chré– c'eil à eux à qui le Fils de Dieu a lailfé tiens hors de l'églife , les prive des fa– la puilfance de délie<, aucune puilfance cremens, des Cuffrages, des prieres & laïque ne doit juger de la caufe. de la fépulrure des chrétiens , & enfin En effet, quelle apparence y a-t-il de elle les abandonne au diable; or il eft lailfer au feu! juge, qui n'etl Couvent toue vifible, que cette peine par confé– qu'un petit juge <le village, qui n'a au- quent ne doit êcre donnée que pour les cune leccre, qui ell pris du nombre des derniers crimes. arcifans & payfans , de juger la caufe Le premier exemple d'excommunica– d'un mnnicaire & d'une excommunica- tian qui fe rrouve en l'écrirnre, ell en tian ? N'ell-il pas plus juilc de laiffer la premiere épître aux Corinthiens, où cerce connoilfance ii l'évêque, lequel, faine Paul ,·ou!anc décerr.cr une excom– comme die le concile de Trente en Il munication rentre un homme, dit. Celf. 2f. chlp. l· dt rcformatione, doit que c'ell pour un crime fi notable & examiner mag'lâ maturirat~, les c311Ces fi abo1ninallle , q11'il ne s'en voit point du monitoire? & cela fondé fur d'autres de fembl:ible parmi les infideles; de décifions canoniques contenues dJns la même nun:cre , en la premiere à Ti– CJufe 1 r. quet1. l· c'etl pourquoi ce mothée, l'AplHre excommunie Hime– mê111e concile, a~Jrès d'aur:·cc; conciles, née & A!exandre , mais c'eft po11r ne vcuc pas que l'évêque puitfe être con- crimes d'>potlafie, d'hérélie & de blaf– trainc p:ic aucun magitlrat de donner des pheme. monitoires, mais il en lailfe tour le juge- C'ell fur cette doél:rine & cette pratΕ menr i la cenfcience de l'évêque, qui que des apôtres, que les conciles de l'é· en ce cas, difent les Peres de l'églife. glife one perpétuellement défendu de divinum agit judicium. -fulminer des excommunications pour Quand !' o'donnance d'Odéons, arti· ca ures lége,~s , & qu'ils ont tbtuQ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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