Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1 41 7 R-emontrances du Clergl faites .l nos Rois; 141 8 ne parle pas dans le concordat ni dans Rome & les brefs apolloliques; celle-là les ordonnances royaux de l"abfolution ne ferc , & n'a d'effet que pour agir en pure & fimple ou à caurelle ; mais l'on quelque chofe, ou pour jouir de la gra– y parle feulement des provifions de bé- ce demandée, comme d'un bénéfice• nélices & des jugemens ; mais cela fuf- d'une difpenfe & chofe femblable: la tir pour marquer que 1' on a voulu en troilieme , ell une abfolurion cum rtin– tour conferver la fubordinarion de Dieu cidtntia; on appelle cette abfolurion & de l'églife; joint que la fulmination avec rechute, quand quelqu'un ell ab– & l'abfo!ution d'une cenfure ell un ju- fous avec certaine condition , hquellc gement: ainfi l'on ne le peut renvoyer manquant d'accomplir, en peine de fJ. qu'au fupérieur. défobéiffar.ce , il retombe dans l'excom- Douc les parlemens qui ordonnent munication. Cerre derniere efpece d'ab– ces abfolurions à caurelle, contrevieo. folurion fe donne paniculiérement en nent à toutes ces loix. deux cas; le premier ell, quand un ex- Pour donner l'abfolution pure & fim- communié efl à l'article de la mort : le pie ou à cautelie, il faut une puiffance fecond , quand il ell retenu par quelque fpirituelle qu'on appelleporeflas clavium; empêchement légitime, & ne peut avoit or il n'y a que celui qui a fulminé l'ex- recours à l'évêque ou à fon fupérieur; communication ou fon fupérieur ecclé- de forte que par le privilege de la nécef– fta!lique qui aye cette puiffance, & par lité il peut être abfous par un prêtre, à conféquent qui puiffe donner cette abfo- condition que quand il fera en état, il lurion. ira trouver le fupérieur pour recevoir Une chofc remarquable fur ce fujet fes ordres & faire b fatisfallion requi– ell, que les con!litutions canoniques , fe ; s'il n'exécute pas cette conciition, il particuliérement la décifion du concile retombe dans l'excommunication. Il y a général de Lyon tenu fous Innocent IV. preuve <le cette abfolution dans le cha– -rapporrée au chapitre Vtnerahi!ibus, dt pitre eos qui, a'ejêntentiaexcommunicatio· fenrentia occommunicationis in 6. potteen nis in 6. & dans la feff. 9. du concile de termes exprès que le rr.érropolirain ne Larran fous Léon X. laquarrieme efpece peut pas al>foudre d'une cenfure qu'un d'abfolution e!I celle dont il ellq11ellion, de fes fuffragans ou coévêques aura fui- qu'on appelle ad ca~ufam: l'on demeure minée, li l'on ne s'e(\ pourvu par appel- d'accord que fi cette abfolurion elldon– lation devant lui; d'autant,- dit ce ca- née dans toutes les formes de droit ci– non , qu'il n·a aucune puiffance que devant expliquées, elle peut rétablir dans le cas de recours ou d'appellation. dans les fonltions; mais fi elle n'y ell: les plus f•meux canoni!les font aufli du pas donnée, ou li elle el! donnée par un fentiment que les d.ilégués du Saint Sie- autre que celui qui l'a fulmin~e, 011 par ge ne peuvent donuer aucune abfolution fon fupérieureccléfia!lique, 1·on ne peut de cenfure, s'ils n'ont un pouvoir parti- pls dire qu'elle rétablir: c'e!I néanmoins culier & fpécial. ce que prétendent les parlemens : par Cela montre évidemment qu'il faut conféquent l'ufage par eux préterulq avoir une puiffance IC:·gitime pour don- étant contraire aux loix canoniques, ne ·ner l'•bfolution pure & fimple ou à eau- peut paffer que pour une enueprifc &: telle : les parlcmens n'en ont point & corruption, & non pas pour une loi lé– n'en peuvent donner, par conféquent gitime. ·ils ne peuvent commettre. S'il ell donc vrai de dire que cette La prétention qu'il• ont que l'abfolu- prétendue coutume ell abufive, f.arcc ·rion à caure:le, tell' qu'ils l'ordonnent, qu'elle e!I contraire à ces fainres oix: rétablir dans routes les fonltions, n'e!I on peut avec autant de vérité affur.er ;pas moins contraire aux faints décrets. qu'elle n'ellpas raifonnable, parcequ'el- Pour le comprendre , il faut favoir, le ell injurieufe à l'églife, & pré}udi– 'qu'il y a quatre forte5 d'abfolurion des ciable au falut des ames. 'Cenfures : la premiere , pure & limple; Elle e!I injurieufe à l'églife, parce que ~elle-là fans doute rétablit entiérement: c'ell méprifcr fes faintes loix & l'auroci– la feconde, une abfolmion qu'on appel- ré légit-ime que -Dieu lui a donnée po.ur le ad ejfeflum ; & c'cfi celle que l'on fon gouvernement: & li fur cette-maxi– 'UOuY.C d'ordinaiu: .dans les tcfcrits ,Jie .me le fentiment .de' _plus fameux .um>- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence