Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

11 1 Remontrance de Mv11jieur d'Ange1111eJ ; r r 1. pes & !umieres de la maifon de Dieu , vantage au particulier. Seulement vous tant par leur bonne doéhine, vie &exem· r.unentevrai ce dont il peut fouvenir à. pie que par celle des autres. Votre Majellé , que plr notre ordre il Je ne m'arrêterai point i vous rafraî- lui fut prefenré il y a fix ans , une liHe chir la mémoire de plufieurs belles & de vingt-huit archevêchés ou évêchés grandes raifons qui ont été propofi'es dépourvus de paileurs légitimes , ou plulieurs fois , & par ceux de notre état, pour n} en avoir point du tout , ou & par mellieurs de votre parlement, au~ pour etre i:enu_s, pa~ confidei:raires. & Rois vos ayeuls , peres & freres , & a gens excommumes. Si nous eufhons bien vous pour remettre ces éleéiions & les recherché cette fois, j'ai grand doute rendre à l'églife. Il faudrait être long à que n'en eullions pas trouvé moins• les dire routes, & il y en a tant. d'.excel- faf!S mettre après en compte les autres lentes, que le choix en ell mal-aife; feu- qm font pourvus de paneurs ou Jeunes lement à un Prince Très-Chrétien , du- ou ignorans , ou mal vivans , ou qu.i quel les aéèions de piété & dévotion font ne r~fident point, & ne font aucun de– paroître qu'il a plus de foin de fon ame voir en leur charge. Aux fautes de rous que de coure autre chofe, je dirai avec ceux-là, & dommage qui par eux arrive l'humilité & révérence de très-humble au troupeau de Dieu , vous y parrici– ferviteur & fujet, mais avec la har\lielfe perez , StRf:, & en rendrez quelque & allurance d'un fervireur de Dieu , jour compte; comme aulli des autres appellé à ce mininere , & affeéiionné au fautes qui fe font, & ruines qui font en falut de fon prochain , & fur-tout de la maifon de Dieu , en rant d'abbayes fon Prince & Roi na ru rel; que cette no- & monaneres, qui pour êrre ou dépour– minQtion aux bénéfices principaux, at- vues de chef, ou fort mal pourvues ; rribuée à Votre !Vbjellé, lui en plus en au lieu qu'anciennement elles éroient mai– charge , & un plus pefant & lourd far- fons de dévotion & piété , féminaires deau , duquel quand comparoîtrez au & retraites de gens faints , dévots & jugement de Dieu , aurez plus à rendre doéies, fecours des pauvres , & confo– compte , & Je trouverez plus mal-aifé !arion des affligés ; elles font à préfent & fâcheux, que de tout le relle du gou- réceptacle de plufieurs fortes d'ordures vernement temporel qui vous en mis & impiétés , mal pourvues de religieux, en main. Le plus grand foin & follici- & le peu qu'il y en a , fort ignorans la tude du Fils de Dieu, de ce grand Paf- plûpart & vicieux, fans piété ni chltité. teur , qui a mis fon ame pour fes ouail- Je ne dis pas ceci pour faire le loup les ell la p:Îmre d'icelles; à ce difciple plus grand qu'il n'en, ou pH exagération; duquel il étoit aimé plus que des au- il y a encore plus de défordre que ceci. Je tres, il la recommanda par trois fois, ne fais que le toucher en paffant, & mon– comme n'ayant autre plus grand foin rrer au doigt, afin qu'il plaife à V. M. ni affeéiion ; & il dit qu'il recherchera pcnfer à foi ; & confidérer fur cela lef– de la main des paneurs , les brebis pet- quels font meilleurs fervitcurs de vous & dues par leur faute. Terrible menace du royaume, ceux qui vous difenr ces no· & fencence fort à craindre pour nous, minations être un des plus beaux fleurons qu'il a appellés à ce minillcre , & à la- de votre couronne, que ne devez jamais quelle nous devons tous bien penfer ; lailfer perdre, ni le rendre à l'églife; (Je mais encore plus vous, S1RE, car nous laiffe à part de quel efprit ils font pouf– chacun en particulier n'aurons à rendre fés, & fi ce n'ell point plutôt pour leur compte ciue de nos troupeaux , & des intérêt particulier, & pour en avoir lei.:r per.tes avenues par notre faute en iceux; part, que pour autrechofe) ou bien nous, mais vous ferez participant & coupable qui ayant foin du falut de vorre ame , des fautes & défauts qui feront arrivés vous fupplions rr~s - humblement ne la par les indignes & mauvaifes nomina- vouloir encore charger de ce fardeau , tions faites par Votre Majcllé , & pour avec plufieurs autres, que le gouvernement lefquelles les ames font p6ries. S'il y en & adminillration temporelle vous ap· a plulieurs en votre royaume extorquées porte ; & rendant cette éleéiion à l'é– de_ vous par importunité , faveur, fur- glife , ouvrir les portes de la maifon de pnfe & autres fininres moyens , nous Dieu, & le chemin à un bon & faint ré- 1.e \•011s lailfons juger , fans entier da- glement en icelle. Votre prédécelfeur, · S1ru; ~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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