Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

10 9 Ev;que & Comte de Noyon. M. D. LXXXV. t 1 o de J'Egli(e Gallicane, lefquelles nous pro- L't!letlion & le choix, la dollrine & fain– mettons & affurons que le Saint Pere en teté , avec le 2ele au fervice de Dieu & ayant été fupplié, fera bi~n con:ent main- exaltation de fon fai_nc Nom, font les tenir & conrerver; ces refervat1ons ayant vraies portes par où 11 faut entrer en la été faites j:l par deux fois à la fupplica- bergerie; non l'ambition, l'avarice, la tien , pour la publicaticn de ce concile; faveur de cour & autres moyens plus vi– à favoir, ;;me états de Blois , & parl'ar- lains & honteux. Tandis que l'éleétion a femblée du Clergé tenue i Melun, nous duré, qui a été par plufieurs centaines penrons ne nous en devoir départir. d'années, l'églire a été pourvue de _plu- Et de peur que V. M. ne pcnsât,com- lieurs prélats doétes & gens de bien, me aucuns de ceux qui ne l'entendent defqucls l'exemple & la doétrine luifant pas nous blâment, que veuillons en quel- & éclairant, le peuple en éroit beaucoup que chnre nous pcnrer plus fages que ces mieux conduit & retenu en l' obéilfance Saints Peres , ou même que le Saint- de Dieu & de fan Prince : Au malheur Efprit, nous vous dirons en palfant, que de ce royaume , déformation & ruine de ces rérervations ne touchent point au notre ordre, cette éleétion , fous prétex– principal de la réformation & faims ré- te d'aucuns qui en uroient mal, a été glemens établis au concile; mais font Citée par nos peres. Quoi faifant, remble feulement quelques formalités pour la avoir fermé les portes de la maifon de jurifdiétion ; ou graces & privileges ac- Dieu, & éteint les lampes & luminaires cordés, foie aux particuliers , fait au gé- d'icelle; d'autant que la dnétrine, pro– néral, que nous defirons bien conferver bité & fainteté de vie n'étant plus les fous l'autorité du Saint Pere, & la vêitre. moyens de parvenir aux charges honora- Par la publication de ce faint con- bles , mais la faveur de cour , ou quel– cile, & obfcrvation d'icelui, nous corn- qu'autre chofe de femblablc, plufieurs rnencerons ( & Dieu par fa bonté & beaux erprits , tant de la noblelfe qu'au– rniréricorde nous en falfe la grace) à tres gens de qualités & de moyen, qui nous fan[tifier, nous aunes qui fommes pourraient , trant appellés aux aétions appellés au fervicc & minitlere de Dieu & dignités eccléfialliques, beaucou~ pro– & de fon temple : qui avons ruccédé liter & rervir , ne fe mettent plus a éru– aux lévites, auxquels Ezéchias ordon- dier en théologie, & ne fe foucient pas na fe fanétifier. Et nous étant fanétifiés , de re rendre capables de ces charges, & corrigé & amendé nos fautes paiîées, s'adonnent plutôt à d'autres fciences. De– nous emploirons aufli à bon efcient à B vient que nos chapitres & monatleres nettoyer la maifon de l)ieu , fa faime ne font remplis de gens de lettres & de églife , non tant l'extérieur des bâti- piéré comme ils étaient le temps paiîé , mens & belles apparences , qu'en effet qui ellvérirablemenr avoiréteinr les lam– nos mœurs, nos cœurs & nos conrcien- pes de la maifon de Dieu. Nous vous ces; & ôrerons avec l'aide de Dieu fupplions donc très-humblement, S111E, toute immondicité & rouillure du fane- vouloir que ces portes foient ouvertes; tuaire , n'approchant ni fouffrant appro- chore 9ui dépend de vous, & de \'Otre cher des faines mylleres , les mains plei· au tari te feule & commandement, & faire nes de fang , de crimes & péchés déplai- par ce même moyen que les lampes puir– fans & abominables devant Dieu, & qui fent être allumées pour l-clairer, & qu'il font qu'il détourne fan vifage, & bouche vous plaire rendre à I' é~lirc les droits d'é– fes oreilles à nos prieres. leétion aux archevêches , évêchés , ab- Nous vous fupplions aufli trts-hum- bayes & autres bénéfices éleétifs, pour y blement , & avec toute inllance , que être pourvu dorénavantpar choix de per– comme ce Roi de Juda fit ouvrir les fonnes dignes, capables& fuffifanres, fans portes du temple , qui avaient été fer- qu'ils s'y prérenrent ni les rechercbent , mées par leurs peres , & allumer les afin qu'entrant par la vraie porte , ils lampes qui avaient été éreintes , qu'il puilfent auffi l'ouvrir aux autres , & rc– v~us plaire trouver bon permettre & cevoir aux minitleres fous eux, & faire faire que les portes de la mai fan de Dieu, encrer chacun comme il appartient , par lerquelles par nos peres , & nous-mê- fa verru , doétrine & mérite , non par mes, ont été & font fermées , puilfent beaucoup de mauvaircs façons qui font itre 011venes , & les lampes allllmées. en ufage, allumant par ce moyen les Jam-. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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