Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1 ., 3 Remontrance de Monjieur d'Angennes; ·104 royaume, & Caint Louis votre ancétre , faint nom ; lailfant à votre prudence & Suu , chaffa les Albigeois , & ne les plus Cage avis , les moyens de faire exé– voulut aucunement foutfrir. Et pour cela curer fon édit, & la difcrérion d'ufer du n'ont eu les uns & les autres, tant Grecs glaive que Dieu lui a mis en main, pour que Fran~ois , faute des bénédilbons la correltion des n.échans , & conferva– de Dieu. tion des bons , ainli qu'elle jugera plus La mémoire de Jofias, dit le Sage, à propos. Bien vous dirons nous, avec eft en bonne odeur, comme l'ouvrage S. Grégoire Nazianzene , que bien fou– cl'un excellent parfumeur ; & en toute vent il a plus de crédit; & les édits par bouche , douce comme miel , & comme lefqucls l'audace des hérétiques dl répri– Ja mufique en un banquer; parce qu'il a mée , & font empêchés de femer leur été guidé divinement , pour rappeller mauvaife doltrine, d'opprimer les bons fon peuple à pénitence, & ôter les abo- & faire mourir tant de pauvres ames , rninations d'impiété. Ce qui fe doit rap- ont plus de vertu & de puilfance que porter à ce gui cH raconté de lui, au qua- toutes nos paroles & inftrultions. trieme livre des Rois, & deuxieme de Quant à nous , qui fommes ferviteurs Paralipomenon , qu'il Ôta du peuple de & minilhes d'un maître, qui par titre Juda , & nettoya fon royaume de coute d'honneur excellent , eft appellé Prince impiété, héréfie, vaine & mauvaife reli- de paix : qui Commes inllruits , que les e;ion ; & fit que tout le peuple fervit au pacifiques font appellés enfans de Dieu, Seigneur fon Dieu , & tant qu'il vêquit & ferions bien marris perdre notre part il ne fe retira de la vraie religion, & du en ce beau nom : qui Cavons que Dieu fervice du Dieu de leurs percs. Nous dé- ell appellé Dieu de paix & eft la paix :lirons, S1RE, fouhaitons & prions Dieu, lui-meme , auquel nous la demandons qu'il vous en prenne de même, & qu'a- tous les jours, & pour nous & pour les près tant d'autres fignalées faveurs qu'a- autres: qui Cavons davantage, & plufieurs vez reçues de fa divine libéralité, & fpi- pour l'avoir expérimenté, les malheurs , ritudks & corporelles, depuis votre pre- ruines & dégats, que la guerre apporte, rniere jeunelfe 1ufqu'à préfenc, autant ou non feulement aux maifons, biens, terres, plus, par avanture, que Roi de France , polfellions, & commodités temporelles, depuis plufieurs centaines d'années , & mais aulli aux églifes & maifons de Dieu, pour lefquelles vous lui êtes davantage & qui eft plus pernicieux & dommagea– obligé, & tenu vous employer & bander bic à la difcipline eccléfiaftique, laquelle pour fon fervice; il vous faffe encore il ell mal-aifé & prefque impoffible , cette-ci , & que votre nom & mémoire mêmement en ce fiecle fi corrompu , foit à la poftérité autant louable, douce écablir parmi les armes. Nous ne deman– l>l agréable , comme celle de ce bon Roi dons point ni defirons la guerre : au con– Jofias ; cela dépend pour la plus grand traire , nous prions Dieu en vouloir ga– part de vous , vous le pouvez fort aifé- rantir & délivrer ce royaume : & le fup– ment , veuillez-le feulement , & menez plions tous les jours pour la converfion, la main à l'œuvre; Dieu après tant d'au- des hérétiques, ~yant pour notre regard, tres graces ne vous défaudra. Il fait, & ce qui nous touche plus particuliére– dit-il, la volonté de ceux qui le craignent, ment, à vous préfcnter & fupplier très– oit & exauce leurs prieres. Et s'il vous humblement recevoir un tres - affuré plaît , comme nous vous en fupplions moyen , & beaucoup plus agréable à très-humblement, vouloir fermement & Dieu, pour faire exécuter votre édit, vous employer;\ bon efcient : pour faire chatfer l'héréfie, & réunir vos fujets à g_ue toue votre peuple retourne à fon l'obéilfance de l'églife catholique. Nous Dieu, & le ferve de tout fon cœur, le ne le chercherons pas bien loin. Ce bon :réuniffant au giron de 1 églife; fans doute Roi Jofias & fon ayeul Fzéchias le nous il vous en prendra de même. apprennent , & mettent en main. De Jo- Pour cela nous ne penfons pas qu'on fias il elt dit, qu'il commença fes aérions 11ous puiffe j_ullement accufcr de defirer par faire réparer le temple & !J maifon la ,guerre & la corner, _nous ne ~aifons de Dieu , y faifant f~igneufement pren– qu avertir Votre MaJelle de ce qui nous dre garde par fes ollic1ers ; & que pour femble être de fon devoir, & du fervice cela, ou comme il faifoit pourfuivre cet qu'elle doit à Dieu, & exaltation de fon œuvre, Dieu lui envoya le livre de l~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence