Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

101 Evêque & Comte de Noyon. M. D. LXXXV. 101 & la vrafe religion : le fais, (dit-il ) us des apoftats. Cts mlcluzns ftommu & fldue-– "'uvres, f.I que tu n'es ni froid ni chaud: teurs (dit faint Paul, ) 11ont tous les jours qu• foffes-tu ou froid ou chaud : mais par« profitant en pis ; & faifant tréhucher plu· '}Ut 1 ~ es tiede, ni froid ni chau.d. je te fleurs en erreur, leur parokfe gfijfe comm1. 11 omirai f.I jettertii hors de ma bouche. un flrpent, ou. ronge , mange , G• perd le.1 Menace terrible & dangereufe, laquelle lieux où elle s'attache comme le cluzncre. pour éviter, il n'y a rieu que ne duffions P<;iur cela .admo~elloit-il fon .difciplc faire , & hafard que ne dullions courir Tne , de fuir & ev1ter du tout 1 homme gaiement. Et s'il faut autorifer cette pro- hérétique, après qu'il l'auroit admonellé pofition & maxime par hitloires , l'hif- une ou deux fois. Et faint Jean ne veut toire ecdéfiailique nous en fournira affez. pas feulement qu'on les fa lue & dire bo11 Conll:ance !'Empereur qui fe douloir de Jour. Dieu rejectoit en l'ancienne loi • l'arianifme, fut malheureux en toutes fes non feulement du temple , mais auffi entreprifes , comme raconte Nicephore. de la compagnie de fon peuple , toute Au contraire, Jovian élu Empereur après perfonne qui avoit quelque tache de la– la mort de Julien l'Apollat, parce que drerie; par la ladrerie, difent les doc– publiquement il déclara ne vouloir com- teurs , J'héréÎle étoit figurée. De quoi mander à des Coldats inlideles , & ne crai- nous pouvons induire , pour le moins gnit point, ce faifant, prendre le hafard crJindre , qu'à plus force .raifon jl ne de perdre l'empire; Dieu le lui confirma, jetre hors de fon peuple, & du nombre & délivra lui & fon armée du pérll au- des liens, les royaumes qui feront fouil– quel ils étoient, ainfi que raconte Théo- lés, & qui publiquemenr fouffriront l'hé– doret , livre quatrieme de fon hilloire. réfie. Les bons Rois & Empereurs qui Gifulphe Roi des Lombards, & (cette ont parmi les hiiloires & en 1' églife té– hiHoire dl: fort remarquable) lequel pour moignage public de fainteté , ne les ont penfer tenir fon roydume en paix, per- point endurés, ains chalfés tant qu'ils mettoit liberté de confcience, & exercice ont pu. Ce grand Empereur Conlhntin • de leur religion, aux Ariens comme aux duquel la mémoire ell: tant cdebre • Catholiques, furd~confit parCayan, Roi ( ainfi que raconte Eufebe , au rroilieme des Alvares, & reçut pluÎleurs opprobres livre de fa vie ) ne les voulant aucune– en la per(onne de fa femme & de toute ment fouffrir , & ne penfant point fa famille. La ville d'Antioche , pour (comme il dit) que telle ruine dût être avoir éré réceptacle des hérétiques , par endurée en fes états, leur dofend toute jugement de Dieu , l'an feptieme de alfemblée , veut que les maifons èfquel– l'Empereut Jullin, périt prefque enti.4'- les ils s'affemblent, Coient détruites, & rement, & de tremblement de terre, & qu'ils n'ayent aucun congé de s'alfembler, de feu du Ciel. Ainfi quand on penfe ni en public, ni en 9articulier. Théodofc faire fon compte fans Dieu , bien fou- (comme raconte Nicephore) chaffa de~ vent on fe trouve trompé. C'ell:, SrRE, terres de fon empire les hérétiques, i'>t• une dangereufe compagnie par-tout, & aux Ariens tout exercice de leur impiété, tnêmement en un état que l'héréfie & les & ordonna qu'ils fulfent chalfés & dei; hérétiques. Notre Seigneur nous admo- villes & des champs, & ce, avec grande nelle & aver.cit hautement, nous donner peine à qui défobéir"it à (es ordonnances. garde des faux prophctes, qui ne font Et pour n'aller chercher les exemples autres que les minifires & chefs des héré- fi loin , le commencement de la chré· tiques , comme l'interprete Tertullien, tienté en nos Rois, & 1a perfécution & lequel nous apprend que les héréfies ne extermination des hérétiques , font de ruinent pas moins & gâtent !' églife de même-remps , comme nées enfemble. Dieu par leur mluvaife doél:rine, que Saint Clovis , premier Roi chrétien , fera l'Ante-Chrill:, par les peifécutions: ne fut pas plutôt baptifé par S. Remy 1 y mettant cette feule différence , pour qu'il lit la guerre, & cha.lfa du royaurn& montrer l'hé<éfie être encore pire ; à les Witigots , qui étoient Ariens. Et de-_ favoir, que les perfécutions faifa.nt tom- puis tous nos Rois qui ont la finguliere ber plufieurs en apoilaÎle, font auffi par marque de fainteté, & font canonifés , le marché plulieurs martyrs, qui conf- ont fait de même. Saint Charlemagne tamment e.ndurent & fouffrent pour le mit peine de chalfer les hérélies qui nom de Dieu ; mais l'héréfie ne fait que étoient en pl11lieurs endroits de fo.R G ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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