Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

'1 9 Remontrmue Je Monfieur d'AngenneJ , '1ot> mencé pA? &ter ce qui nous étoit de plus principalement les royaumes & puif– grand opprobre , & plus affuré témoi- fances fouveraines, lefquelles il change gnage de fon ire; a~ant excité, pouffé,, comme il lui plaît, penfent gouverner fait vouloir , donne le courage & la re- les états par leurs fens & jugement na– folution à V. M. de révoquer fon édit turel , & par une prudence humaine , & de liberté de confcience , & permiflion ont des maximes toutes contraires à la donnée aux hérétiques , & ordonner à Loi de Dieu. Ces politiques & gens tous vos fujets de revenir au giron de d'état, qu'on appelle , ont , à dire 1eur mere, retourner & fe réduire à l'u- vrai, de beaux difcours & belles raifons nité & obéiffance de l'églife catholique, pourperfuader, qu'il ne faut point ( com– apofl:olique & romaine ; & fait davan- me ils difent) hafarder un état pour une rage, qu'avez autorifé cet édit & ordon- opinion & quelques cérémonies, ( ainli nance de votre préfence à la publication appellent-ils la divifion qui efl: entre les en votre parlement , & d'un ferment &" hérétiques & catholiques , combien promelfe folemnelle de ne le révoquer qu'elle foit en l'elfence & principaux Jamais, ni plus permettre aux hérétiques points de la religion) & qu'il vaut mieux telle liberté. Cette bonne nouvelle, & tenir les chofes en balance, que les pan– tant defirée des gens de bien, étant épan· cher trop d'un côté ; & n'ont pas faute clue pu votre royaume, a beaucoup ré- d'exemples & autorités prifes des lettre$ joui tous les bons & affell:ionnés fervi- profanes & hilloires , tant grecques que reurs & fujers de Dieu & vôtres; & fait latines, pour le confirmer. Et je fuis con– efpérer q_ue nous verrons encore quel- tent, fans entrer en plus grand débJt, que jour Dieu fervi & reconnu, & Vo- leur accorder que ces difcours & raifons tte Majefié obéie & refpell:ée comme font bonnes pour les Princes qui ont oc– elle doit être. Sur tous les autres , notre cupé, ou qui veulent maintenir une ty– état l'a entendue, reçue & embralféeJvec rannie ; & pour ceux qui penfent la pru– beaucoup de joie & d'allégrelfe; & en dence humaine avoir plus de puiffance ;iyant folemnellement rendu graces à & d'autorité au gouvernement des affai– Dieu, prefque par tous les diocefes & res , que la providence & bénédill:ion églifes; envoyant leurs députés pour te- divine. Mais pour un Roi de France, qui nir cette affemblée , par votre permif- ell Prince naturel, aimé & honoré natu– fion , les ont chargés dès le commen- rellement de fes fujcts , & qui (comme cernent, & devant que traiter d'autres fes prédéceffeurs) les veut ~ouverner en affaires, remercier très-humblement Vo- route douceur & bénignite paternelle, tre Majellé de cette tienne tant bonne & ces maximes ne font point bonnes ni fainte volonté, & de la publication de !'fOpres, & beaucoup moins pour un Roi cet édit tant defiré & attendu. Ce que ne Très-Chrétien , qui fait que routes cho– pouvons mieux faire, que par les mê- fes , & finguiiérement les royaumes • mes paroles dont ufoit Efdras, pour font conduits & gouvernés par la pro– remercier ce Roi qui a\•oit ordonné le vidcnce de Dieu ; que par fon éternelle temple de Dieu être rebâti : Béni fait fapience (comme dit le Sage) les Rois Ditu, qui a donné cette ,,ofonté au ca:ur du regnent & établilTent de bonnes & fain– Roi, a'e glorifier fan faint nom. Et bénite tes loix. A un Prince qui fait bien • foir Votre Majellé , SIRE, qui avez li que fi Dieu ne bâtit la maifon , en vJirt volontiers & vermeuîement fuivi cette fe rravaille-t-on de la b:\rir , & s'il ne bonne inîpiration. Er comme entre nos garde la ciré , les gardes & guets y fer– autres prieres , & celles principalement vent de peu. Pour ce Prince-là ces maxi– gue faifons pour elle , nous fupplions mes ne font bonnes ; celles qui fe pren· Dieu vous y maintenir & conforter, nent des faintes lettres & divines écri– ]'augmentant de jour en jour. Aulli vous mres , font bien plus fûres & ceruines : fupplierons-noustrès-humblement,S1RE, lu/qu'à q11.ind (dit Dieu par Elie) clo– & avec toute l'affe8:ion & inlhnce que clzerer-,,ous d'un c8té & d'autre ? .Si le pouvons, d'y perfilter, & ne vous lailfer Sûgneur cfi Dieu , fai,,er-le : Si Baal eft aller & pe_rfuader au contr:iire , par per- Dieu, fai,,er_-le : Et parlant par faine fonnes qm ne fe fouvenant pas , ou peut- jean en fon Apocalypîe , à ces politi– &re ne croyant pas, comme ils doivent ques & temporifeurs , qui fe trouvent que: Dieu tient toutes chof~s en fa 111ain: moyens , & comme neutres cn l'héréfie http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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