Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

-95 Remôntr,1nce de Monfieur J'Angenner; '9G rien diminuer de votre autorité, & de & auffi pour la grace qu'il a faite aux Rois l'honneur & obéilfance qui vous font dus: vos prédécelfeurs, d'étre les principaux & de même façon, nous vous fupplierons fpéciaux proteéteurs de l'églife & du faint très-humblement ne vous arrêter aux dé- Sicge, qui ont pour cela faic plufieurs bcl– faucs & imperfeétions qui peuvent être les & grandes entreprifes, & n'ont épar– cn aucuns de nous, & puciculiérement gné les biens ni la vie d'eux ni de leurs en moi, pour ajouter moins de foi i ce fujecs , combactanc contre les Sarrazins • que nous vous dirons : mais vous fouvc- Huns, Goes, Ollrogots , Lombards & nir, & avoir égard à celui par lequel autres qui vouloient opprimer l'églife•. fommes envoyés, qui veut & ordonne Mais fur-tout, pour avoir, lorfque pref– qu'on obéilfe i ce que difons, fans pren- que tout~ la chrétienté était infeétée dre garde i nos aétions : i ce Saint-Ef- d'héréfie , & que de toutes nations il prie, qui pour l'h,o~neur du minillere dai- fourdoit quelque min!lhe d~ fatan, ~our gna bien prophenfer par la bouche de avec une nouvelle mvennon brouiller Caiphe, & lequel nous efpérons, & nous l'églife, écé libre & non fouillée de telle tenons pour affuré, jaçoic que n'en foyons ordure; de façon que S. Jér8me a dit• dignes, qu'il ne nous défaudra à cette heu- que la feule Gaule n"avoit point de monf– re, pour le bien & avancement de fon tres. A ce royaume, dis-je, qui pour tou– églife, & le fa lut de toutle royaume; lui tes ces raifons & plufieurs autres, a reçu vouloir donner audience, recevoir de cette fa,-eur de Dieu , d'être appellé & bonne plrt ce que pour le devoir de nos nommé ( & en la perfonne de fes Rois charges il veut que vous difions, nous & du celle du peuple) Très-Chrétien ( citre fait dire, & vous die par nous , ne lui le plus excellent qui puilfe être) c'était refufer ce qu'il demande & recherche de chofe fort honceufe d'y voir en même– vous, comme Roi Très-Chrétien. temps, en même pays & villes, & en Entre toutes les calamités que ce ro- même maifon, Dieu Cervi & Baal : tem– yaume a fouffertes depuis vjngc-cinq ou pie drelfé contre temple, chaire contre vingc-fix années de pelles , guerres , fa- chaire, autel contre autel , la putain & mines, & coutes fortes d'affiiétions, dont palliarde n'être en moins d'honneur que nous nous fentons encore la phîpart, il la légitime époufe, l'héréfie fe comparer n'y a rien qui au jugement des plus fages, à la vraie, fainte & catholique religion, plus confidérant & pénétrant aux aétions apollolique & romaine ; & non feule– de Dieu, nous ait dlÎ tant avertir & faire ment honceufe , mais auffi un argument connoitrc Con ire & courroux : & crain- certain que Dieu étoit fort courrouce? dre qu'enfin il n'abandonnât ce royaume contre nous; & un pronotlic & conjec– entiérement, E< le lailfàt du tout tomber cure affurée d'une prochaine ruine & en ruine & défolation, que cette liberté défolation. Ce peuple ( dit l.Jieu par de confciencc, & permiffion i un cha- David) n'a pas oui ma voix, & lfraël cun de croire ce que bon lui lembleroit, n'a pas entendu à moi, 6• i• les ai laif!is fans en être inquiété ni recherché. La- alier fe!on les defirs de leurs cœurs ; ils quelle liberté pendant la minorité de feu fuivront leurs inventions. Et faine Paul dc'bonne mémoire le Roi Charles votre témoigne, que pour la plus grande pu– frere & la vôtre, a eu cours l'efpace de nition des gentils , de ceux qui ayant vingt-deux ou vingt-trois ans ou plus. connu Dieu, ne lui avaient pas rendu Aulli étoit-ce certainement chofe hon- gloire, il les avoit lailfé aller felon les teu(c i ce royaume , jadis tant zéla- defirs de leurs cœurs, qui fe peut, à teur de l'honneur & fervice d~ Dieu, mon jugement , fort bien interpréter tant affoétionné ~ coute piété & dévo- une liberté de confçÏence ; laquelle tion, lequel l)ieu avoir favorifé fingu- maintenant entretenant une forte & liéreme,11, & fembloit avoir choifi par- irréconciliable divifion , d'autant qu'il d~!fus tous aucres peuples & nations n'y a point d'accord entre Dieu & Baal, pour être lien, fµécial & particulier, la vérité & le menfonge , la vraie reli– rJnt pour k grand nombre des belles gion & l'héréfie '; on n'en pouvoir at– & ma:;nifiques églifes, richement bi- tendre autre chofe qu'une entiere ruine ties, ornées & dotées ; ranc d'ordres & défolarion, puifque la difcorde ell: de rdi~ions, dont les chefs & princi- h mere de coure ruine, comme J'unian paux gouycrneurs font en cc royaume : & concorde de coute augmentation & accroilfement; http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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