Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

8) Remontrance de Monjieur de Beaune; 8 -i. écat &'profellion , .fer.a communé~ent royaume des Cieux étoic par la ch3rit6 plus 3 ffuré que c~IUI d, un feu!, meme envers les pauvres, chacun expofoit 8~ d"un Prince environne de perfonnes, repréfentoit fcs biens aux pieds des qui pJr leur faveur & panion parcicu- apôtres , afin !j.Ue l'adminillration &; Jiere, & fouvent par corruptele, bat- dillribution en fur faite par eux , coni~ renc les oreilles du Prince, corrompent me vrais & légitimes dilhibutcurs ~ & alterent fon fincere jugement, & lui adminillrateurs de la charité chré– cachent & célent ce qu'ils lui duffent tienne, pour leur vivre & entretene· manifeller; & bien fouvent donnent ment premiérement , & des difciples plulieurs mauvaifes impreflions des & prêtres , car ceux-là font les prr– bons, pour avantager les mauvais. Si 1niers pauvres de Dieu , puis pour Ja, <loncques Votre Majellé , S1RE, fe peut fublhntation des autres pauvres. Cette fléchir à l'exemple de vos majeurs, à forme a duré jufques à cc que croiffan: rendre J'éleétion à l'églife de Dieu, vous le nombre des chrétiens à une multi· verrez en bref cous les abus ceffés, l~s rude innumérable, !'on avifa à anigner bons palleurs fair.nt leur charge , vo- revenu certain i l'églife, afin que flue· tre peuple rétabli en l' obéiffancc de ruant & vaguant çà & là , les ferviteurs Dieu, & conféqucmment en la vôtre. de Dieu ne fuffent dillraits de leurs Mais encore n' ell-ce pas airez de pour- fainces occupations , lailfant la liberté voir aux loix & magiHrats. Car corn- aux chrétiens de donner l'outre-plus i me l'infirmité humaine étant en ce l'églife & ferviteurs d'icelle, & aux au· corps mortel , requiert aliment & en- tres pauvres ce que bon leur femble· tretenement , dont notre condition ne roir; tellement que les Empereurs, Rois. fe peur exempter, jufqu'à ce qu'étant re- Princes , nobles, & toutes fortes de çus au Cid , nous foyons amplement gens, ayant par grande dévotion doté ralfaliés de la vilion divine : ainli les & augmenté le bien de !'églife & des premiers hommes ( comme Moyfc & ecclélialliques , ces mêmes Empereurs autres qui ont pris langue de Dieu) ont & Rois par leurs facrées conllitutions • établi quelque revenu & moyen certain l'ont confervé par toutes fortes de pri·. en la lignée de Levi, pour les fubHan- vileges & immunités; qui font incorpo· ter : & afin quïls ne fulfent occupés aux rées & fouvent répétées par plulieur$ chofes terriennes, leur furent aflignées Empereurs au corps du droit civil, de· toutes les dixmes des terres, que les au- dans le code de Jullinian , & ordon– tres lignées d'Ifraël labouraient & cul- nances de vos prédécelfeurs Rois de tivoient, icelles dixmes franches & quit- France; non fans caufe , car le bien de tes de toutes impoli rions, rributs & re- l'églife étant donné à Dieu, & pour connoilfances qui (e faifoient par les fon fervice, il ell facré, & nul n'y peut autres lignées. Et fous le regne de Pha- plus toucher pour l'ôter ou diminuer, raon , bien qu'il ftît payen, les prêtres fans charge de confcience, de quelque & facrificateurs furent exempts de la puilfance ou autorité qu'il (e puilfe cou· gra;1de impofirion qu'il mit fur tout fon vrir. Oza ayant entrepris de toucher :1. peuple. Ainli le grand Roi Artaxerxes, l'arche de Dieu, combien que ce f1ît i comme nous lirons en Efdras, exempta bonne intention, mourut. Mais David les prêtres & facrificateurs des impoli· fut plus avifé , car étant en grande né· tions mifes fur fon peuple. Et entre les cenité de pain, fe garda bien de toucher Gaulois les druïdes, li nous croyons à aux pains de l'autel , fans qu'ils lui fuf– Céfar , éraient exempts de toutes fortes fent accordés & délivrés par le pré· d'impofitions. Et quand bien ils n' eu(- tre, avec certaines cérémonies & in– fent eu aucun fonds de rerre certain , quilition de fa pureté , & des liens; & ains feulement les dixmes & autres droits lui-même qui avoit confacré & dédié gui leurs etoient attribués ( comme au temple le glaive dont il avoit coupé Pline après Céfar nous a voulu laiffer fa t~te à Goliath , étant en néceAité de par écrit) toutefois ce qui étoit à eux, trouver promptement une épée, & n'en quoi que ce iÛt, étoit franc & quitte de trouvant d'autre (ur le lieu, n'entreprit toutes chofes. Au commencement de pas de :nettre la main à cette épée qu'il la reli<(ion chrétienne, le peuple aver- avoir vouée & donnée à l'églife, li le ti que le vrai eii: plus alf11r~ çhemin d11 prêtre même ne lui eût mis en m~in. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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