Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

109 5 RemontranceJ du Clergé faiieJ à nos Rots.' 10'~ rinééans, qui prononcerent par leur ju- la commodité de jouir du patrimoine de gemcnt, qu'il n'avoir été loifible d'ap- Dieu, peu·à-peu fe voudront tout auri– pliquer tels deniers à tels ufages; & fut buer, comme on voit que déjà la licen– leur fentence approuvée par les moyens ce en e!l: airez grande en ce temps; d'où leurs fuperieurs ; & puilqu'enrre les il viendra telle diminution du fervice chrétiens ç'a toujours été une chofe de Dieu, & de la dignité de (on églife fort détellable de priver les défunts de françoife, qui ell une des plus figna– l'exécution de leurs bonnes & faintes lées remarques de (on royaume , que volontés. [!limez , S1RE , quel tort l'honneur de Dieu y fera grandement on fait à la mémoire de vos prédécel- offenlé , & la réputation grandement feurs S. Charlemagne, S. Louis, faint abailfée entre les nations étrangeres & Robert, &:autres fondateurs des plus chrétiennes. grands bénéfices en ce royaume, clc Et quant aux annates de V. f\1. outre leur ôter l'effet de leurs faintes inten- fa charge de conlcience qui e!l: à em– tions, employant les biens qu'ils ont ployer le bien de Dieu à ufagesprofanes, donnés à Dieu à ulages profanes, contre comme nous avons dit, pcfcra d'une port leur clefir & volonté; & bien qu'aucuns la gr:incle incommodité que cela apporte des Rois de France ayent mis Li main à l'églile, & le bruit finillrequ'illuipeut quelquefois deffos les biens de l'églile , donner par la re~enr:ince, & d'autre part pour les appiiquer à la nécellité de leurs le peu de profit & utilité qu'elle en tire, guerres, fi ell-ce que c'ell une choie nous croyons qu'elle lera bientôt dé– fort remarquable que tous ceux qui l'ont toumée de cette volonté; car premié– fait, s'en lont finale:nent re;>cntis, & remenr, il aviendra par ce moyen, que par une finguliere i;race & faveur de Dieu, les égliles demeureront durant un long f.e font reconnus & ont changé de vo- temps délcrtcs, & detlituées de leurs lé– lomé; comme Louis le Gros, qui ay1nt gitimes palleurs, au gnnd préjudice de fenti rur îoi l'ire de Dieu pour cet effet, l'honneur de Dieu , & cle la cliîcipline plr la mort de îon fils, qui lui avoit été eccléfiallique; car payant une annate en préJite par îaint Bernird avant que mou- France, & puis une autre à Rome , ou– rir, prit les armes contre les occupa- tre ce que prend la fainte chapelle, & reurs Jes biens cle l'églile ; & mourant, autres grands frais qu'il convient faire au commanda à îon fils cle maintenir les commencement de telles charges, le~ ~ccléfiall:iques en leurs biens ; & pour bénéficiers demeureront trois à quatre fatisfaéèion de ce qu'il avoir p1is, or- ans fans aucune commodité de leurs bé– donna que les meubles fuirent divilés néfice', mais fupporteront de grandes entre les égliles & les pauvres; & Phi- nécellités pour trouver les deniers de lippes Augufie étant pret i donner h ba- ces avantages; & cependant quel devoir taille au comte de Flandres , promit de pourront-ils faire à l'églife 1 Et quelle 1·ell:iruer aux eccléfia!l:iques de France ce Catisfaéèion pourroit-on faire pour les qu'il leur avoit pris , comme encore à ames qui périront à leur défaut? Ettou– fon retour il le mit en exécution , & en tefois , s'il plaît i V. M. fe faire bailler mémoire de la viB.oire qu'il avoir ob- un érat, comme nous l'en fupplionstrès– renue p.ir ce faint vœu, comme il cli- humblement, des deniers qui le lont ti– foit, édifia & fonda l'abbaye de la Vic- rés des annates, depuis que l'on com– roire. mence de les lever, nous nous affurons Que V. M. donc, S1RE, ne fe mette qu'elle connaîtra que c'etl fi peu de point en danger de venir comme eux à choie, qu'il ne mérite d'être mis en con– une repentance de fes aélions; car ce lui fidération pour apporter tant d'incom– ferachoCe beaucoup plus convenoble cle moclité & de mauvais bruits. fe garder devenir à l'exécmiondecequi Et parce que l'on veut mettre en mérite & repentance & fatisfJéèion, qu'a- a'•ant ;\ Von~ Maietlé l'exemple de plu– pr.ès !»voir fait, en (entir un regret per- lieurs aunes princes étrangers qui ont petuel à îon ame; & V. ~1. confiJérera, fait & anciennement & nouvellement s'il lui plaît, l'importonce & conféquence cou;s des commanderies militaires.• de cette affaire être telle, que c'etl un vrai elle merrra , s'il lui plaît, en confide– moyen pour ruiner entiérement l"églile, ration que les éreéèions de telles, com– d0i1Ulan1 que les gens de guerre vendant mcndes one été faiLCi .~ f1111dees d11. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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