Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

10 g 9 Remontrances du Clergé faites J nos Rois. 10 9 ., de faire publier & garder inviolable- nant ; pour ce que nous voyons les ment en votre r~aume ce faint,_& chofes venues peu-à-pfu à relies col"– facré concile de Trente, fans pre111- rup11ons & dépravations , qu'il n'y a dice toutefois des libertés de l'Eglife plus aucune apparence de la forme an– Gallicane, & des exemptions des jurif- cienne ; & que les chofes faintes & ditlions , & autres privileges des égli- facrées font mires fi hontcuremenr & (es cathédrales & collégiales, & autres profanement au commerce des hom– perfonnes ecclélialliques de ce royau- mes , que fans avoir égard à aucune me, dont ils jouiffent à préfent: comme fuffifance , les prélatures eccléli"fiiques aufli des graces & 4ifpenfes ci-devant font baillées, non o perfonnes dignes obtenues. de les exercer , mais à gens incapables de les tenir. Le Roi n'a autre plus grand defir en ce monde, qut a't voir u.nt bonne E:l faintt ré– formation tccléjiaftique en fon royaume , pourct que Dieu tnfira toujours tia'Vantage rivéré & honoré comme il appartient , & qo elle firvira <i' un htl exemple & fumier< dUX autres ltats pour les mieux adreffer, & faire ce qui tjf de leur devoir ; admonrftant S. M. /efd. ecctlfiafliquts de f' tmhraffer de tout leur cœur & a1Jèc1ion, comme chofe qui lui fi ra plus que très- agréah!e; mais tuant à la publication du concile dt Trente par eux requ.ifl , comme et n'efl pr.1s la pre– miert fois que ctttt requite a lté faite:. cha– tun a pu au/fi affer connoître les grandes & importantes eau.fis qui O!Jt retenu. lt feu. Roi fon frere & Sad. M. de faire faire lad, pu- 6/ication , lefquellts étant encore telles & fim6lahles qu'elles é1oitnt par ci-devant • 1lle ne ptut au/fi entrer pour le préfent en i<elle publication. Mais nous reconnoilrons encore que l'une des principales chofesqui ell nécef– faire, tant pour l'extirpation des héré– lies, que pour la réformation de l'Eglife Gallicane , efi qu'elle foie pourvue de bons & diligens parleurs & prélats, qui avec la fainteté de leur dotlrine , l'inté– gricé de leur vie & févere obfervation des faints décrets & canons, puiffent exécu– ter cette réformation , laquelle nous attendons & defirons comme le Couve· rain remede de nos m•ux ; & connoif– fant très-bien que fans l'aflillance & vi– gilance de tels palleurs, les fainces loix (croient enciérement inutiles , mortes & fans aucun fruit, ainli que font toutes bonnes ordonnan~es , li elles ne font mi– fes en exécution, qui dépend' des bons & féveres magillrats: nous défefpérons de pouvoir jamais voir aucune réforma• tion & difcipline, tant qu~ les préh– tures eccléfialliques feront données & ~xibué;s çomme elles font mainte- Cela fe voit affez en ce que la plus grande part des b:'néfices de la France font aujourd'hui poffédés par limonies, par perfonnes purement IJÏques , enrre lefquels aucuns re fervant de certains confidens qu'ils tiennent à leur poile, 01- donnent les chofes fpirituelles, vendent les cures & aurres bénéfices, dirpofant du patrimoine de Dieu, comme de leur chofe propre ; & même les femmes , au grand fcandale de l'églife, & aurres abu– fant encore plus de votre autorité, Cous certaines conllimtions de penlions & lettres d'économat, jou;ffent de< biens voués & confacrés au minifiere de Dieu & de fon églife; & qui ell encore plus honteux, il ne fe fait échange ou per– mutation des biens, honneurs & digni– tés temporelles, qu'il n'y ait un évfc·hé, ou une abbaye mêlée pour partie de la récompenfe ; & cela fe traire fi libre– ment & hardiment, que l'on n'a p!us de honte de faire telles indignités en la pré· fcnce des plus grands , au vu & fu de Votre Jv1ajellé ; & qui pis efi , les au· torifer par jugemens & arrérs; & par ce moyen, non feulement les rel igicux de– meurent fans palleur , mais les diocefes encore fans évêque; de Corre qu'il ne faut pas s'émerveiller fi le loup ravif– fant fait une grande boucherie & def– nutlion dedans la bergerie de None Sauveur, puifque les pauvres & mifé– rables ouailles n'ont point de propre berger pour les défendre, ains certains mercenaires feulement, qui les tondent & écorchent fans avoir fouci de leur nourriture & défenfe, Cependant les pauvres & miférables chrétiens meurent de faim de la pâ– ture célelle, & n'y a perfonne qui kur rompe le pJin, les hérélies s'épanchenc librement çi & là, n'y •yant per(onne qui réfille à leur fauffe dollrine. La difciplio; ecdéliafiique etl prefquc ' '/..'l.7. • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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