Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

10 s 1 Remontrances du Clergé faites il nos Rois. 1c86 ce de ce qu'ils ont4éi:i une autre foi,s d~- tôt après enfuivie cette miférable con– m~ndé, il_s dulfent etre tenus pour tem_e- fufion q~' nous voyons devant nos yeux, raires & importuns: mais r.e reconno1f- & qui n ell que trop connue de tout le font aurre moyen pour appaifer le cour- monde. roux de Dieu, caufe de notre calamité, Cherchant donc tous les meilleurs que celui qu'ils fe repréfentent derechef, moyens que nous avons pu, pour avec ils efperent au~i que V. M. ne trouvera quelque réformation, jetter les fonde– mauvais, fi avec réitérées fnpplications mens d'une bonne & fainte réunion & importt1nes re;no11tra11ces, ils \'OUS de- nous avor1s efiimé,, comme tncore fu~ mandem cc m1'ils elhment fi nécelfaire, tel le jugement des eccléfiafiiques alfem– qu'ils ne peuvent penfer que toute la pro- blés à vos états généraux: de Blois, que vidence hunnine puiffe trouver un autre nous ne pouvions trouver aucun meil– meillcur expédient pour arrêter le leur moyen du rétablilfement de cette cours de nos anciennes & communes difcipline tant nécelfaire, que la publi– miferes, & de l'entier renverfement cation & obfervation du faint concile de cet état, comme ciucun le prévoit écuménique de Trente: car nous avons & craint; & tout ainfi co•nme les juf- en premier lieu con fi dé ré & reconnu par tes prieres des hommes dévots & bien la Jeéture d'icelui, que ces bons peres alfeél:ionnés à Dieu , lui font d'autant & grands perfonnagcs, alfemblés en fi bon plus ogréables, que par un zele faine & nombre de toutes les parts de la chré– ardent, elles font plus aflidues & con- tienté, ont fi foigneufement recherché tinuelles, pour ce qu'il fe plaît, que pu tous les moyens de la relhuration de fa cette fainre importunité. l'on •rrache difcipline ancienne, & réformation de de lui les chofes necefTaires & ju!le- la vie & des mœurs des cccléfialliques, ment demandées: ainfi e(pérons nous, que nous ne faifons aucun doute que le S. que vous, qui comme r.otre Roi, re- Efprit n'•it été avec eux, & ne leur ait préfentez le portrait de !J puilfJnce & diélé ces bonnes & faintes ordonr.an – bonté de notre Dieu, aurez; nos remon- ces, fuivant les promelTes de fon affi[– trances d'autJnt plus •sr<ables , que tancè en telles alTemblées des légitimes vos connoîrrez, que poulTés, par un minillres: aulli Cavons nous qu'il a été li faint zele & Jffeél:ion à fan honneur, généralement re'fU, & atfeélueufement nous les demanderons avec plus d'inf- cmbralfé pu toutes les nations chrétien– tance & importunité. nes, qu'il n'y a peuple aujourd'hui qui Premiérement , nous reconnoilTons vive fous l'union & obéilTance de l'Eg!ife que la corruption qui a été pat ci-devant catholique , apollolique & romaine, en la difciplir.e eccléliatlique, el!: une qui ne le re'foive, & l'ayant publié, ne des principales fources & premieres ori- ne le falfe inviolablement garder & ob– gines des hértfies & autres calamités, ferver; & delà ils rapportent un tel dont nous avons vu l'églife de Dieu af.. fruit, qu'il femble que la religion a dé– fligée en ce miférable temps; car tout jà parmi eux repris une autre face; & ainfi comme un champ de fa nature fer- là ou les dilfolutions & défordres n'a– tile , s'il n'efi bien & diligemment cul- gueres étaient les plus grands , la dif– tivé & labouré, ne produit de foi que cip!ine y el!: maintenant fi faintement des épines & chardons: ainfi fi-tôt que remife, que toutes chofes v vont felon l'ancienne rnlture de la bonne difcipline cet ancien ordre, qui a fait jadis l'églife vient à celfer en l'églife, les mauvaifes fi florilfanre; & nous ne faifons point herbes nailfantes étouffent bientôt la de doute, que s'il plaît :i V. M. nous femence meilleure. permettre que nous jouiffions de ce Et p•rce, pour extir~er les mauvaifes même bi~.n, que bi~ntôt vous ne. voyez plantes, & remettre l'eglife en fon an- notre Eg.ife Fran'fo1fe en telle d1gn1té, cienne union & pureté, nous avons ef- que vous en recevrez; contentement ; rimé qu'il ne Ce pem trouver un meilleur & les ennemis de n~tre foi un~ telle moyen & plus expédient, que de rame- confufion? que maigre eux les n~un!es ner par une bonne & fainre réformation, & mauva1(es plantes étant exurpees cet ancien ordre qui l'a par ci-devant & arrachoes, la polfeffion de J. C. qui entretenue & confervée & lequel étant fembloit être en friche, fera en bref li ôté par crop de licence: s'en ell bien- bie11. enfemencéc & cultivée, qu'elle http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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