Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

10 i 5 Remontrances du Clergé faites à nos Rois. 10 7 6 s'ils ont tté fournis aétuellement ou étrangers, & par aucuns de vos fujets, bien partie en dettes & autrement; quels à ce faire attirés & alléchés par mau– membres, parts & portions de votre do· vais exemple des autres. maine, aides & gabelles & autres chofcs Sous tels noms honnêtes & couleurs font engagés pour chacune d'icelles de partis, ont été faites & commifes conflitutions, quels baux cant généraux infinies grandes & extraordin•ires ufu– que particuliers en ont été faits. à qui, res, à votre préjudice & de votre étar, pour quel remps, pour quel prix, & fi il ell: plus raifonnablc de faire réduire & les fàlemnités aècoutumées y ont été précompter au fort, & vous acquit– gardées; lefdits eccléfialliques fupplient ter d'autant vers ceux à qui vous devez Votre Majellé autorifer pour cet eltet encore. certaines perfonnes déléguées des trois Et pour le regard de ceux déjà payés états qui rechercheront tout ce qui aµ- qui ont du bien en France, le rrpéter partient à ces alfa ires, & à trouver d'eux comme chofe indûment poyée. quelques meilleurs réglemens de vos fi- A l'exemple du Roi Philippes- Je Va· nances par ci-après , ayant efpérance lois qui fe trouvant embrouillé en pa– des feules coollirncions de rente mal afli- reils trafics contre lui & contre fon gnées, & vous en revien<ira un million état, pendant la nécellité de fes affai– de rente de profit. res, il ufa contre telle maniere de gèns Cependant fcmble auxdits eccltfiaf· d'un trop plus rigoureux moyen, corf- 1iquesque V. ~1. doit réduire toutes lefd. fifquant leur fort principal de leur rentes au denier quinz.e, & que cette dette. diminution vienne en racquit & rach.lt Semble aulli que V. M. fe doit ma· du fort prin61)Jl; dérer pour tous dons & récompenfes, Plaife aufli qu'au cls que vos affaires de qudque forte que ce foie, au plus vous contraignent d'y hauffer quelque haut de deux cents mille livres. impôr. que ce fait fur les chofrs qui fe- Confidérer que les hons princes one ront en corruption des bonnes mœurs, été remarqués par bien peu donner &: comme fur les friandifes, affiquets. pu· oe rien i>ter, & les tyrons au contraire, fums, draps d'or & d'argent, foie, crè- pltce qu'ils appauvriffent beaucoup de pes, dentelles, paffemens, écarlatte, perfonnes pour en enrich;r un trt~s- petit cramai li & autres marchJndifes dont nombre, aulli que de mëme les gentilf– vos ordonnJnces cotent quatre cents hommes doivent plutôt afpirer 3 cet cinquante fortes d'efpeces. defquelles honneur qu'au profit, d'où venait an– la moitié ne fert qu'à corrompre la lim· ciennement qu'on donnoit à ceux qui plicité de vos fujecs. avaient bien fait, des couronnes lim- Par ce moyen les voluptés feront re- pies de bois vert & de nulle valeur. tranchées, & s'il fe trouve quelques uns Plaife;) V. M. de renouve!ler contre qui pour caufe dcfdits impôts ne font les importuns demandeurs, l'ordonnan– retranchés, ils auront honte de fe plain- ce du Roi Philippes· de· Valois, qui vou– dre de ce qu'on leur aura taxé lenrs vo- lait que les dons royaux fuffem nuls, fi luptés. par iceux n'étoit fair mention des au- Aides du vin, compris l'équivalent tres bienfaits oélrorés aux donataires & les cinq fols pour muid , fe peuvent & à leurs prédéceffeurs. augmenter par bon ménage que l'on Aufli celle du Roi Charles VIII. par la· peut faire, en baillant aucune d'icel- quelle les dons excédant cent liv. pour les fermes de nouveau, réglant les privi- une fois, s'ils n'étoienr enrégillrés à la lcges, ce que ci deffus ell ellimé devoir chambre des comptes, étaient nuls. augmenter l'aide du vin de cinq cents Que les dons que V. M. fera, foienr mille livres. réduits à mefure des mérires & fervice Depuis quatorze ou quinz.e ans on a des donataires; car outre que votre re– c:ouvo en France un moyen pour fecou- venu ordinaire & extraordinaire ne peut rrr _les Rois & l'état par appuence; porter les dons immenfes, il cil cerrain m31s. en effet de ce moyen en ell avenu qu'il n'y a rien qui corrompe tant vos la i:_ufere & ruine defd. états. fujets,& les enfle;) rebellion,nepouvanc Ce fonr les partis qui ont été faits fouler leur avarice & .diJfolucion , Ile avec vous. & vos pré4éceffeu.rs Rois par c;o1nma11der à l'envie. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence